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lundi 7 octobre 2013

LA CULTURE DE SOI - LA GRANDE VOIE DANSÉE


Communication NOV III



LA CULTURE DE SOI 
LA GRANDE VOIE DANSÉE

RESSOURCES PÉDAGOGIQUES - III -
 
Espace d'ouverture à l'intelligence du corps

Introduction aux arts corporels psycho-gestuels

« Lorsque je danse,
je ne cherche à surpasser personne d'autre que moi. » 
Mikhaïl Barychnikov
SOMMAIRE de la Communication Nov III 

1 - Ouverture sur l'espace d'intelligence
 La culture de soi, la grande voie dansée
2 - Pratique du perfectionnement
A - Les exercices
B - Exercices psycho-gestuels d'eurythmie et biorythmie
3 – Se clarifier
4 – Se relaxer
5 – Se respirer
6 - Les arts gymnosophiques - L'intelligence du corps
A - Gestèmes de base de la communication non-verbale
B - Arts martiaux chorégraphiés
7 - L'intelligence chorégraphique
8 - Pratique de la réflexion et de l'imagination active
9 - L'intelligence sensorielle
10 - L'art érothique, clavier de l'intelligence d'être
VIDEOS, LIENS et VOIES de RECHERCHE pour ALLER PLUS LOIN


NOTE : Pour voir les illustrations indispensables à la compréhension des exercices décrits, veuillez importer le PDF ci-contre.
                                                                                    


III - 1 - OUVERTURE SUR L'ESPACE D'INTELLIGENCE

La culture de soi, la grande voie dansée

Pour prétendre pouvoir agir efficacement sur notre environnement, il est nécessaire de pouvoir d'abord agir sur soi-même et libérer son pouvoir d'imagination. Or que remarque-t-on autour de nous ? Un monde perturbé où les gens, anonymes dans leur peau, s'agitent et s'usent vainement. Prisonniers d'eux-mêmes et des systèmes qu'ils ont pourtant approuvé, ils sont altérés par les contrariétés, les désillusions, les échecs... Décentrés, inconsistants, vacillants au moindre effort, ils s'épuisent vite, distraits d'eux-mêmes, englués dans un chaos social que personne ne peut plus maîtriser. Hybrides, ils gravitent autour de n'importe quoi, soleils éteints, vides et avides de hochets. Pour échapper à la classification, à la cadence des machines, ils s'évadent de leur solitude vers les paradis artificiels et autres camps de vacances aux loisirs standardisés, annulant tout effort, dopant d'illusions les corps utiles à l'arrogance de l'argent... Ils fuient le plus loin possible avec le plus de gens possible et thésaurisent des souvenirs... Comment se délivrer des faux-semblants impitoyables, des ambiguités paralysantes, de la course au vide ? Comment défier 1'humiliation, tout ce qui déchire la vie et nous arrache à notre identité ? Comment conserver notre verticalité ?
Le cerveau, les sens, les capacités intellectives et manuelles, tout le corps est souverainement négligé, obligé à un mutisme passif, frustrant l'action, la création. D'où l'émoussement des sens, la perte de mémoire, l'incoordination psycho-gestuelle, les troubles fonctionnels, les troubles génitaux, les dépressions, dans des décors brouillés par des fumées névrosées... Ces déséquilibres psychosomatiques se reflètent exactement dans la société que nous prétendons vouloir changer. Et se laisser aller dans le sens où cette société déséquilibrée nous entraîne, c'est aller à la dérive des inconsistances et des futilités, faire le jeu d'une société de spectacle et se laisser détruire soi-même dans l'indifférence générale.

Mais ça suffit de montrer et de démontrer le mal-être. Il nous faut réagir. Notre tâche constructive - à travers la présente phase éducationnelle et informationnelle, est de montrer comment s'en sortir, comment faire disparaître les causes des troubles (et non seulement en traiter les symptômes et comment passer, à travers la connaissance, de la libération à la liberté (car la liberté sans la connaissance est une sinistre plaisanterie), comment habiter le monde en poète et le bâtir en artiste... Notre principal objectif, à travers notre présente introduction aux arts corporels, est de réveiller, en chacun, sa puissance d'être. Il n'est pas question ici cependant de devenir des super-mutants bleus aux pouvoirs exceptionnels, illustrés dans le film « X-Men – Le commencement ».

La puissance d'être tout intelligence. Irrésistible, permanente, indestructible. Elle tend l'arc qui va du front au cœur. Elle est une évidence ressentie difficilement analysable intellectuellement. Elle ouvre aux multiples liens de coopérativité et de fraternité. C'est un sentier où il n'y a ni jour ni nuit. Où, dans la saine fierté, l'individu, accédant au réel vrai, découvre son sens, se personnalise, se particularise, et vit intégralement toute son intensité d'être, sacralisant ainsi tous ses actes de vie. Par sa libre expérience du monde, il se rend invulnérable, à l'esprit inaltérable et ferme. Et devient de taille à assumer sa liberté existentielle et son pouvoir de détermination et de qualification. Désapprenant l'insignifiance, il entre enfin en acte sur la scène de l'universelle réalité. Devient artiste, re-créateur.

Cette puissance d'être est tout à fait personnelle, exclusive et intransmissible. Chacun est réellement la terre de sa naissance. Notre tâche est simplement de montrer la voie et de guider dans la voie, à travers toutes les ouvertures disponibles, vers l'intelligence pratique du réel, vers l'intelligence d'être. Mais c'est à chacun d' explorer par lui-même la voie, sa voie, et de la parcourir jusqu'au seuil où les limites s'évanouissent. Toute science est science de libération. Et nous affirmons la vie contre toutes les puissances de mort.



Avertissons, toutefois, de certaines exigences. Le chemin est âpre. Qu'il faut prendre en commençant par se démystifier soi-même, en ne se laissant abuser par aucune apparence ou illusion, et en ne s'avançant pas masqué, fermé, mais averti. Les difficultés sont faites pour être surmontées. Tout obstacle est, en définitive, un soutien. Rares sont ceux qui parcourent la voie jusqu'au bout, ouverts à l'être en soi. Mais l'aventure, totalement ancrée dans le réel existentiel immédiat, est exaltante et mérite de s'y essayer. Et il faut pouvoir se dégager de tout conformisme atrophiant, ne pas refuser l'exceptionnel et se nourrir d'intelligence et de sérénité. Cependant, qu'on sache que plus on avance dans la voie, plus il devient difficile de s'en détourner. Que s'arrêter serait retomber très bas. Qui n'avance pas revient en arrière, et qui revient en arrière creuse sa propre tombe. Et que plus on avance, plus les risques encourus, si l'on abandonnait, deviennent importants. Comme le fait de grimper sur un arbre. Plus on monte haut, plus grands sont les risques de tomber et de se faire mal.

La responsabilité va de pair avec la connaissance et les pouvoirs dont on dispose et qu'on maîtrise. La connaissance oblige. Comme tout connaissant, comme le médecin, tout artiste est strictement responsable. On ne peut échapper aux obligations qui sont les conséquences directes de la connaissance. Si donc on s'investit de connaissances et de pouvoirs, l'on se doit d'agir en raison même des connaissances et des pouvoirs acquis. Chacun est réellement son propre témoin, son propre gardien - et le gardien de son frère. Rien ni personne n'est absolument indépendant, délivré de toute responsabilité. Chacun est lien. Et doit s’assumer comme lien.

Remarquons, pour autant, que tous les exercices que nous proposons, requièrent, en plus de la volonté, une certitude dans la réussite et la confiance. Il ne s'agit pas de mettre des lois naturelles à l'essai, juste pour voir ce qu'elles peuvent donner, par pure curiosité sans finalité. Ce serait se vouer à l'échec. Tous les exercices psycho-gestuels et psycho-mentaux, pour être réussis, doivent d'abord répondre à un besoin réel de connaissance par les voies directes de l'expérience. Ils réfutent toute intellectualité parasitaire. Par exemple, l'efficacité de la visualisation ou de l'identification actualisante ne peut se vérifier que par ses effets ressentis et jamais par les supposés théoriques. Et celui qui réussit son expérience n'a aucun besoin de démonstrations-preuves pour se concilier les bonnes grâces de quelques sceptiques. Ou même pour aider quelqu'un à faire ce qu'il peut accomplir par lui-même. Et l'expérience partagée élude toute friction. S'instruire théoriquement est insuffisant. Il faut vivre l'épreuve de réalité. Et exercer ses pouvoirs pour faire le bien autour de soi et pratiquer la beauté d'être. Comprendre en un mot qu'on est élan et lien. Ce sont ces pouvoirs acquis qui réveillent, transfigurent.

Et la réussite dépend du degré de préparation. La poudre éclate, le charbon met du temps à brûler... Il faut décider donc sans molle sentimentalité. Est-on capable de marcher seul ? Lorsqu'on pourra dire qu'il n'est pas d'autre chemin pour se comprendre et comprendre l'intelligence du monde, le choix sera sans appel.



 
III - 2 - PRATIQUE DU PERFECTIONNEMENT

LEÇONS DU CORPS



Comment lire avant d'avoir appris l'alphabet ? Danser sans savoir marcher ? Tout s'apprend et se perfectionne. Pour perfectionner cet outil qu'est le corps, l'ensemble psycho-somatique qu'il forme en ses organes et ses fonctions, - chaque organe devant exercer la fonction qui lui est spécifique à la perfection -, nous proposons les voies éprouvées les plus efficaces, les plus directes, menant à l'acquisition de résultats sûrs, aisément vérifiables. Ces voies ouvrent à la maîtrise de l'attention (des pouvoirs directionnels de conscience), du souffle et des mouvements. Initiation à la poésie d'être, à l'art d'être vie.

Nous mettons ces voies à la disposition de tous. Mais c'est à chacun de s'y engager prudemment et avec l'assistance d'un instructeur qualifié. Le perfectionnement des qualités humaines exige une pratique assidue. Sinon les organes s'atrophient. Et seul un instructeur qualifié peut apprécier réellement les résultats. C'est pourquoi cet instructeur demande à ses étudiants de lui accorder leur pleine confiance et de suivre exactement les voies éprouvées qu'il leur propose. Pour qu'ils puissent éviter les incidents, arriver à bon port et prouver, à leur tour, leur maîtrise, gage de leur liberté. Notons que nous partons, au départ, d'un étudiant sain et décidé et non d'un dilettante capricieux.



III - 2 - A - Instructions pratiques et exercices



Ils ne font du bien que pratiqués intelligemment, en toute conscience et liberté. Tout entraînement mécanique, individuel ou collectif, au son d'un sifflet ou d'un tambourin, est insuffisant, tout autant que l'esprit de compétition qui instaure le désir de performance et provoque la sélection du meilleur, entraîné en vue d'une victoire sur les autres. Pour nous, s'il y a lutte, c'est contre la bêtise, toute servitude à la futilité, l'entraînement mécanique, la compétition et la performance, dégradation de l'intelligence du corps et de l'intelligence sociale. Le système sportif actuel, fidèle au système dont il est issu, n'est qu'un moyen pour produire des performances, la progression morale de l'individualité étant négligeable. Cette (in-)culture de l'effort mécanisé, quantifiable, inutile et sans véritable joie, s'avère être un moyen pour que la société de spectacle prenne en main les jeunes, les embrigade dans des organisations sportives nationales, les prépare à servir, asservis, les systèmes qui les nourrissent, les infantilise en les détournant vers le paraître, la course et les jeux de hasard, détourne leurs besoins bio-narcissiques et sexuels fondamentaux et les fait plier à la loi de la quantité, de la performance et du profit...

On n'apprend que par l'expérience. On ne pourra apprécier la portée de nos exercices chorégraphiques qu'en les pratiquant soi-même. Nous ne servons pas du prêt-à-digérer. Nous proposons des outils et enseignons la manière de s'en servir. Mais c'est à chacun de se servir des outils que nous lui confions, pour qu’il s'édifie lui-même et atteigne son propre but. Parmi les nombreux exercices psychogestuels que nous proposons dans le cadre de notre future académie ouverte, chacun choisit les exercices qui lui font du bien et évite les autres. Tel exercice peut convenir à telle personne et ne pas convenir à telle autre. C'est pourquoi la présence et les conseils avisés d'un instructeur-catalyseur qualifié sont précieux. Ces exercices de base pour la danse de l'être en soi sont des révélateurs, des moyens pour arriver à une fin. Mais ces moyens se confondent avec la fin puisqu'ils la portent. Et l'étudiant, par la pratique de tel exercice, atteint, déjà, le but servi par cet exercice.

L'avancée est progressive. Il n'y a pas de raccourcis. La progression va dans les deux sens: Du dehors, du mouvement extérieur, gestuel, relativement superficiel, vers le dedans, l'intériorisation conscientielle. Et de l'intériorisation conscientielle (de l'attention directionnelle) vers l'expression extérieure, vivant enfin l'unité du dedans et du dehors. Nous nous appuyons particulièrement sur la deuxième progression. Car, pour nous, l'intelligence conscientielle, la pensée, forge le corps. Et il s'agit, pour nous, de rendre le corps absolument conscient et de l'animer jusqu'à sa plus parfaite expression. Rendant ainsi fécond chaque instant d'existence.

Tous les métaux sont de l'or mais de l'or détérioré. Et tous les individus peuvent, s'ils le désirent ardemment, retrouver leur état initial d'intelligence, leur identité, leur or. Mais cela exige un travail sur soi très subtil et qui ne peut être mené à terme qu'avec l'aide précieuse d'un instructeur qualifié. La chorégraphie s'apprend avec un maître de danse.



III - 2 - B - Exercices psycho-gestuels de BIORYTHMIE



Notre cours complet donné dans les années 80 au Centre Culturel Mathis à Paris sur l'espace d'intelligence du corps est, ici, simplifié. C'est-à-dire qu'il va vers l'essentiel. Il est basé sur des exercices chorégraphiques psycho-gestuels et psycho-mentaux, qui, sans être de la gymnastique, sont au cœur de la gymnique ; sans être du yoga, sont au cœur des yoga; sans être de la danse, sont au cœur de la chorégraphie ; sans être du théâtre, sont au cœur de l'expression. Bref au cœur de la vie vécue comme poésie, comme espace d'exploration et de découverte, comme espace de rencontre et de communication, comme espace d'intensité et de bonheur d'être et d'être art. Enfin comme expérience d'ouverture à un sens unitaire.

L'eurythmie ou la biorythmie est la réunion harmonieuse des diverses parties et fonctions d'un ensemble architectural. Soit la réunion dans l'univers psycho-somatique des divers éléments qui le composent : Rythmes (respiration et pouls) ; facultés conscientielles; mouvements et expressions gestuelles. Tout l'espace d'intelligence culturelle. L'eurythmie, art complet qui donne accès à la connaissance pratique des structures, des rythmes, est à la base de nos exercices. Tout en nous participe à la connaissance de soi et du monde.

Au sommaire de notre cours, des exercices d'exploration et de découverte, d'acuité sensorielle, d'imagination et d'actualisation, d'intelligence symbolique, d'expression gestuelle et d'intelligence chorégraphique, de communication individuelle et groupale. Mais tous les exercices, toutes les techniques, restent des moyens au service d'une fin et ces moyens finissent par s'identifier à la finalité : l'être humain, vivant le plein-être. Tous les exercices, lorsqu'ils sont maîtrisés, se confondent avec leur finalité.

Notre méthode de culture eurythmique est complète, souple, efficace, à la portée de tous. Elle vise à exercer le corps par le mouvement et l'intellect par la visualisation. A augmenter le tonus psycho-somatique, la lucidité des sens et de l'esprit, le calme, le discernement ; la souplesse et la vigueur du corps et de l'esprit, l'équilibre ; l'énergie, la volonté, la confiance active ; bref la clarté du regard, de l'attitude et de l'intelligence, la sérénité. Avec, comme conséquence, le renforcement des organes et du système immunitaire, clé de la protection contre les troubles de santé...

Tous nos exercices apaisent, délient, mettent en harmonie. Ils développent les qualités dynamiques intellectives (la clarté de pensée, sa concision, sa concentration en permanence) et corporelles, ainsi que le potentiel de rayonnement culturel. Bref le caractère, la clarté des décisions, le raffinement du goût. Tout exercice a une valeur pratique stricte dans l'auto-perfectionnement de l'individualité, assurant un mental sain dans un corps sain, une force nerveuse et musculaire à toute épreuve, un corps jeune et résistant, un esprit clair et libre des inhibitions et des peurs...

Apprentissage pour découvrir la réalité, la rencontrer, s'unifier en soi-même, s’intégrer à l'univers, se réinventer et réinventer l'univers, c'est-à-dire s'universaliser soi-même. Et vivre au faîte de sa vocation. Vivre l'intelligence sereine, la poésie faite art. Sans commentaires ni fioritures. Dans la simplicité de l'authentique. Apprentissage pour devenir soi-même source, sujet, soi-même jet, liberté jaillissante. S'enraciner vie.

*

Les NEUF ETAPES psycho-somatiques à parcourir sont les suivantes :

- La première, préliminaire, est éthique. Elle démarre avec 1'acceptation de la nécessité de faire place nette, de se dégager de tout ce qui enchaînait, de rechercher la lucidité et de conquérir sa liberté. Elle repose sur le désir d'être source et aboutissement. D'être lien. Et d'être sa propre preuve.

- La seconde est celle de la relaxation, de la déconnexion de tout stimuli parasitaires extérieurs et intérieurs;

- La troisième est celle de la maîtrise de sa respiration et de son pouvoir d'énergisation;

- La quatrième est celle des arts gymniques, de la mise en beauté du corps, de la maîtrise des mouvements dynamiques agissants sur les muscles, les articulations, les organes, les glandes, la vascularisation...

- La cinquième est celle de l'intelligence chorégraphique ouvrant l'expression gestuelle à la découverte des lois et des rythmes universels et du sens unitaire de la vie;

- La sixième est celle de la méditation sur les différents symboles visuels, gestuels, sonores...

- La septième est celle de l'acuité sensorielle psycho-somatique, soit celle de l'exploration de tout son potentiel relationnel et de la maîtrise des facultés d'attention, s'ouvrant sur l'art relationnel érothique;

- La huitième est celle de la visualisation volontaire, ou de l'imagination actualisante directionnelle, soit celle de la concentration et de l'identification, pouvant aboutir à la communication gestuelle ou sonore et à la suggestion hypnotique...

- La neuvième enfin, est celle de l'expérience du plus haut degré de vigilance que n'ébranle aucun stimuli afférent parasitaire, l'enstase. Une élévation fondée sur tout l'espace d'intelligence du réel.





III - 3 - SE CLARIFIER



L'intelligence est d'abord épuration, affranchissement. La première connaissance à éprouver est celle de sa propre prison, de ses limites, de son ignorance, de sa vanité, de sa paresse, de ses peurs. Se dégager, c'est chercher à acquérir la lucidité, démêler la lumière de ses reflets, faire place nette et se ramener à la simplicité (sans simplification). La première conquête est celle de sa propre liberté. Comment se dégager des servitudes parasitaires. La douleur provient de l'ignorance, de l'aveuglement, dans une vie impulsive, irréfléchie. Et l'on patauge dans les cloaques sans connaître les pourquoi et en s'arrêtant aux apparences du comment. La liberté et la joie exigent la connaissance, la clarification, la lucidité. La sérénité.

Le nettoyage du verre : Se décanter pour mieux se centrer, s'enraciner au plus profond de soi-même. Se quitter pour se retrouver, retrouver son identité fondamentale, sa vocation. Se défaire avant de se faire. Se désengager de son historicité afin de pouvoir s'engager plein devenir, de se donner vie et consistance dans une historicité maîtrisée, orientée. Se vider du fatras pour mieux se remplir d'essentiel. Se rendre d'abord disponible dans une perméabilité sereine afin de pouvoir s'orienter efficacement, là où rien ne s'enlise. Etre bonheur pour pouvoir rendre les autres heureux. Si la bouteille est remplie de boue, comment la remplir d'eau ? Il faut la vider pour la rendre disponible, ouverte, et la remplir. Si elle déborde, rien ne peut y entrer. Se vider ainsi de tout ce qui faisait ces bruits sans avenir et ces grimaces sans miroir... On ne peut rien recevoir avec le poing fermé.

Il ne s'agit pas de se dégager de soi, ce serait parfaitement absurde. Mais de se désentraver, de se déblayer, de se dégager de ses contradictions, de ses complications inutiles, de déraciner en soi toute cause de peur, de se vider de la crasse. C'est apprendre à se libérer de l'emprise des mots superflus, du carcan des définitions, de tout accrochage, de tout agrippement stérile. A se désintoxiquer des systèmes de préjugés. A effacer tout orgueil intellectuel. A émerger de ses comportements instinctifs irresponsables. A se dépouiller de ses personnages, des rôles joués, des masques. Afin de s'acquérir enfin à soi-même. De se rendre ouvert, disponible, prêt à l'aventure du réel...

Oser lâcher-prise, se secouer hors du confort des masques rigides et des peurs, source des mesquineries, s'affranchir de toute habitude, de tout vice, lâcher tous les supports extérieurs à soi - commodités si fragiles ! Ne s'accrocher nulle part en dehors de soi. Sinon, on se soumet au bavardage incessant, à l'agitation. Rejeter toute contrainte extérieure à soi, cause de tourments. Mais sans s'attacher à une contrainte nouvelle pour chasser l'autre. Sans auto-tyrannie ni vertuisme, et sans s'attacher à son propre détachement. Tout attachement comme tout détachement éloigne de soi. Dans l'amour, lorsqu'on est élan et lien, les distances tombent comme toutes ces notions d'attachement et de détachement.

Rejeter les défaillances afin de jaillir, se déployer, pouvoir célébrer et partager sa joie. Quand on est en paix, on rayonne l'intelligence d'être, le bien et l'amour. Et l'on est invulnérable. L'amnésie volontaire des erreurs et des errances délivre, dépouille de l'ancien avorté. La faute est de penser encore à la faute, c'est-à-dire de la faire revivre et de l'alimenter. Regretter une fois, mais ne plus y penser. Car l'on renaît différent et neuf à chaque instant. Les voies détournées, essais, erreurs et errances, sont des épreuves, des détours...

Et s'assumer parfaitement nu, tout amour et beauté. Entièrement élan. Entièrement lien. D'abord afin d'avoir la facilité d'adaptation immédiate à toutes les circonstances de la vie. Il n'est pas nécessaire de posséder, de se compliquer de choses ou de souvenirs. Rejeter hors de soi tous les éléments indésirables. Se délivrer de l'inessentiel. S'expurger. Afin d'être disponible à l'ouverture de son espace d'intelligence créatrice. Qui n'a pas souffert dans le dépouillement, hésite. Il n'est pas prêt. La voie du dépouillement est la voie la plus difficile. La porte d'entrée est étroite et le chemin bordé de précipices. Peu nombreux sont ceux qui l'atteignent et la dépassent. La nudité est rarement complète. Prendre conscience, qu'effectivement, on n'a rien à perdre mais tout à gagner.



III - 4 - SE RELAXER



Préliminaires



Les exercices d'eurythmie postulent une certaine ritualisation. Ils ne peuvent être effectués n'importe où, n'importe comment, à n'importe quel moment et avec n'importe qui. La cohésion groupale est aussi importante que la pratique du silence.

L'intellect est agité par de multiples impressions confuses, des sensations fugaces, de fluctuations d'images et d'idées aléatoires, de souvenirs inutiles ou contraignants. On est aiguillonné par des désirs parasitaires, inessentiels, des craintes souvent infondées et de peurs paralysantes. Pour arriver à rétablir le calme, à arrêter le désordre, il est nécessaire, au départ, de supprimer toutes les causes des perturbations. Chacun assume la responsabilité de sa propre santé psychosomatique. Se déconnecter donc, au moins l'espace d'un cours, du quotidien, isoler le corps de tout besoin, se décrisper, ne pas être en alerte, oublier toute résistance affective... S'abandonner à sa réalité et respirer le calme, se laisser respirer... Premiers pas pour la maîtrise des facultés d'attention. Puis se simplifier, aller vers l'essentiel.

Il y a un rituel purificatoire. Pour s'énergiser et se remplir de clarté, se mettre debout dès le réveil. Rêvasser, traîner, en restant couché, provoque des maux de tête, un affaiblissement psycho-somatique, ouvrant la voie aux différentes infections. Se laver d'abord le visage, les oreilles et les paumes des mains à l'eau fraîche. La pureté corporelle, extérieure et intérieure, mène à la clarté mentale. Puis s'isoler, cesser de parler. Que le silence soit le maître du corps. S'entourer d'une ceinture de silence. Puis, se mettre à l'aise, en collant uni noir, rose ou blanc, en maillot des mêmes couleurs, ou bien dépouillé de tout écrin. Le corps gagne à être net, mis en relief et non à être camouflé. Eviter les ornements superflus. Se travestir ne sert à rien.

Sourire.

Premier écrin, le lieu. Il doit être retiré, loin du bruit, propre, bien aéré (non pollué) et sans éclairage violent. Rien ne doit attirer le regard et distraire de soi. Deuxième écrin, s'il y en a, le groupe, cohérent et fraternel.

Se relaxer entre les exercices pendant une minute, chaque exercice durant un maximum de dix minutes. Après une séance, se reposer durant dix minutes puis boire un verre d'eau fraîche. Prendre un bain chaud est aléatoire mais réconfortant. 



Instructions pratiques. Exercices préliminaires indispensables.



1 - Ramasser les énergies naturelles et les harmoniser dans son corps. Préliminaire indispensable : Debout sur des jambes bien droites, étendre les bras des deux côtés, paumes ouvertes, ramasser les énergies, remplir ses poumons. Réunir les mains sur le sommet de la tête, redescendre vers le visage en effleurant, doigts écartés, le front, les yeux, le nez, le cou, la poitrine, le ventre, le pubis, fléchir légèrement les genoux, continuer à descendre en passant par les cuisses vers les genoux ou les mollets, remonter par l'arrière des cuisses, les fessiers, les reins, redescendre par les fessiers, l'arrière des cuisses vers les genoux ou les mollets, puis remonter par l'intérieur des cuisses vers le périnée, le pubis ou le nombril et dégager les mains en rayonnant et en expirant lentement.

Recommencer trois fois. Le corps est dynamisé et le mental éclairci. Puis, pour équilibrer les énergies, reprendre l'exercice mais en passant la main gauche sur l'avant-bras droit et en même temps la main droite sur l'avant-bras gauche, remonter par un effleurement continu le long des bras vers les épaules et redescendre du cou vers les genoux ou les mollets, puis remonter vers les fessiers et les reins, redescendre par la même voie jusqu'aux genoux ou les mollets puis remonter par l'intérieur des cuisses vers le périnée, le pubis ou le nombril et dégager ensuite les mains en rayonnant. Trois fois également.



2 - S'étendre. Se détendre intégralement. Sans émotions. Relâcher sa musculature. Eliminer toute tension musculaire, toute contraction. Se regarder dormir en paix. Se voir détendu. Faire le vide en soi. S'oublier. S'abandonner. Immobilité absolue. Se sentir suspendu dans le temps... Puis, relaxation différentielle, explorer son corps par sa conscience. Du cuir chevelu, parcourir en pensée le front, les paupières, les narines, la bouche, les mâchoires et les doigts des mains. Et éliminer en eux toute tension. Toute fièvre tombe. Le tonus psycho-somatique s'équilibre.



3 - Sentir le rythme du cœur. Le ressentir comme battant dans tout l'organisme. Agir sur lui. Calmer ses battements.



4 - Agir sur le sang. Suivre les jets de sang le long des artères principales. Sentir la chaleur de la circulation sanguine. Diriger la chaleur dans tout le corps.



5 - Agir sur la respiration. Sentir sa respiration, la maîtriser, orienter l'intensité du flux dans les poumons. Se sentir respirer avec tout le corps. (Nous verrons plus loin les différentes pratiques respiratoires.)



6 - Agir sur le plexus solaire. Y concentrer l'énergie puisée dans le flux inspiré, sentir la chaleur et le bien-être nerveux qui en résultent.



7 - Agir sur le plan cérébral. Sentir la chaleur diffuser dans tout le corps, se sentir lucide, l'esprit clair et libre, le corps et ses organes dynamisés et nets dans leur action harmonieuse.



8 - Agir sur le plan musculaire. Eprouver la croissance du tonus musculaire.



9 - Puis se mettre en accord avec toutes les consciences du groupe. Se mettre en harmonie avec toute la nature. Ressentir son cœur battant à l'unisson avec tous les cœurs du groupe, de la cité, de la région, de la Terre, du Soleil, de la Galaxie, de l'Univers... Communier ainsi avec la réalité universelle.

Enfin, après cette phase psycho-dynamique relaxante, commencer la phase dynamo-gestuelle, la pratique en souplesse des exercices. La relaxation en souplesse est toute beauté. La tension, en crispant les muscles, alourdit et enlaidit.



III - 5 - SE RESPIRER



Tout ETRE est rythme autant que structure. Tout en nous et hors de nous respire. L'intelligence des poumons établit une eurythmie dans tous les organes du corps et dans leurs interrelations. C'est par l'échange respiratoire rythmique que l'organisme s'ouvre sur l'environnement. Tout pulse dans l'univers. Tout respire. Et c'est sur le modèle rythmé du pulse universel que s'organise la respiration.

Le pulse respiratoire s'organise automatiquement en deux temps : Inspiration et expiration. L'homme, seul biotype pouvant exercer sa volonté sur ses organes, portera à quatre temps le rythme de sa respiration. Pratiquée par voie nasale, elle se découpera selon le rythme quaternaire, selon la technique des chanteurs d'opéra :

- l'aspiration profonde : vive, puissante, silencieuse ;

- la rétention abdominale contractive : le temps de l'assimilation ;

- l'expiration décontractive : libération puissante et lente de l'air ;

- la vacuité contractive qui suspend la respiration.

Cette respiration rétentionnelle dans le recueillement, le silence intérieur, éveille au dynamisme profond au centre de l'être. C'est ce calme serein qui triomphe de toutes les adversités, de toutes les violences. La respiration rétentionnelle est moins une ascèse qu'une initiation au rythme de la vie . Parmi les techniques respiratoires rétentionnelles que nous allons proposer, en choisir définitivement une, afin d'éviter toute confusion et dispersion.



Instructions pratiques. Exercices sur la respiration biorythmique.



10 - Réaliser, avant tout, qu'on respire, qu'on est sa respiration. Se concentrer sur sa respiration. La sentir. La vivre. Etre la respiration du corps, du groupe, de la cité, de la Terre, de l'Univers.



11 - Etablir un rythme lent et puissant pour bien s'aérer. Le nombre de respirations et de battements cardiaques est programmé génétiquement, mais l'homme a le pouvoir de rythmer sa respiration à sa convenance et de réduire, par exemple, le nombre quotidien de sa respiration et d'en augmenter la qualité. La respiration profonde, calme, éclaircit les idées. La quantité et la qualité de l'air, le rythme de la respiration, conditionnent la qualité de la santé psycho-somatique, la qualité et la durée de la vie, augmentant la résistance aux infections. La respiration courte et accélérée obscurcit les idées. Moins on respire et plus la respiration est lente et profonde, plus on vit puissamment et clairement. Il faudrait arriver à respirer sept fois par minute. Ce qui permet une adhésion puissante à la vie, sans que son énergie ne soit gaspillée au hasard. Par le fait de cette concentration - qui devient par la suite, un automatisme, l'on garde ses distances vis-à-vis des influences parasitaires, ne leur permettant pas d'influencer la fréquence et la capacité respiratoire.



12 - Le rythme. Nous suggérons les rythmes progressifs suivants. Il est évident que chacun adaptera le rythme respiratoire en harmonie avec son identité psychosomatique et suivant l'effet qu'il désire obtenir.




Rythme : temps, en secondes
Inspiration
2
3
4
5
6
ou
5
ou
3
ou
6
Rétention
8
12
16
20
24
20
2
12
Expiration
4
6
8
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5
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Vacuité
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5
2
12



Pouvoir arriver ainsi au maximum de lenteur. S'arrêter dès qu'on ressent le moindre vertige. Essayer alors de forcer, de retenir sa respiration, serait la perdre. La rétention de 8 à 32 secondes (soit 8 battements de pouls) développe le pouvoir d'attention et d'intention (la volonté, la décision)... Le rythme de la respiration devient progressivement le rythme de l'ensemble psycho-somatique. Car l'on respire avec tout le corps.

Les exercices suivants se font debout, assis, ou couché. Assis, les jambes croisées de façon à ce que le talon gauche ferme l'anus et le talon droit ferme l'ouverture sexuelle (celle du pénis ou du vagin).



13 - La respiration abdominale diaphragmatique. Diriger son attention vers la région ombilicale, plexuelle. Expirer, rentrer la paroi abdominale et se contracter en collant la colonne vertébrale au tapis si l'on est couché. Inspirer lentement et gonfler la paroi abdominale. Seules les parties inférieures des poumons s'emplissent d'air. La poitrine reste immobile. Cette respiration exerce un massage efficace des organes abdominaux, stimule la digestion, régularise les fonctions intestinales...



14 - La respiration médiane intercostale. Diriger son attention sur les côtes. Les contracter et les écarter. Cette respiration stimule la circulation vers les glandes environnantes, le foie, la rate, l'estomac, la vésicule biliaire, le pancréas, les reins.



15 - La respiration supérieure claviculaire. Comprimer sa poitrine puis soulever lentement les clavicules et les épaules.



16 - La respiration complète. Inspirer, dilater l'abdomen, puis les côtes puis les clavicules. Retenir. Expirer en rentrant l'abdomen, contractant la cage thoracique et en abaissant les épaules. Se retenir vide, le dos collé au tapis. Et recommencer. Cette respiration a d'innombrables effets. Elle amène la paix, le calme, la sérénité, la force et la sécurité ; équilibre les fonctions en régularisant l'activité cardio-pulmonaire ; réduit l'hypertension artérielle ; approvisionne le sang en Oxygène et en énergies. Elle immunise contre les maladies pulmonaires, les rhumes, les bronchites et tout affaiblissement dû à une respiration déficiente. La peau devient lisse, les yeux clairs, le liquide séminal concentré, le corps agile, l'esprit serein...

La respiration claviculaire est le fait de la vie sédentaire. Par le minimum d'air inspiré, le maximum d'effort exigé, et suite à la négligence des autres formes respiratoires, elle donne un minimum de résultats. La respiration intercostale rapide intervient lorsqu'on est debout ou assis dans une chambre mal aérée. Tandis que la respiration abdominale, la plus profonde, repose et détend en tout moment.

Enseigner aux enfants la respiration nasale complète, c'est fortifier le biotype humain en le rendant plus résistant, et ouvrir les enfants à l'intelligence d'eux-mêmes. Si les enfants se négligent en négligeant leur respiration, ils se prédisposent à toutes les maladies, à toutes les défaillances psycho-somatiques...



17 - Respirer alternativement par l'une ou l'autre narine, suivant le principe : inspirer par une narine et expirer par la narine opposée. Au début, clore l'une des narines par les doigts, en posant l'index sur le front et en se servant alternativement du pouce et du médius.



Après avoir pratiqué et maîtrisé les premiers exercices, et en des cas bien précis, pratiquer les exercices suivants :



18 - Concentration. Commencer par une respiration complète (cf 16). Puis, en concentrant son attention sur les canaux du nez, en contractant et décontractant rapidement et fortement les muscles abdominaux, respirer le plus rapidement possible et le plus profondément possible, d'abord par les deux narines puis/ou par l'une ou l'autre narine alternativement, sans retenir le souffle quand les poumons sont pleins, mais en se contractant quand les poumons se vident. L'inspiration, la rétention et l'expiration se font en un même laps de temps, suivant les rythmes 4/4/4/ ou 8/8/8/ ou même 4/16/8/... Cet exercice ne doit pas être pratiqué plus de 3 fois par jour.

Cet exercice donne de l'énergie lorsqu'on est fatigué. Il charge le plexus solaire d'énergie, exerce une tension vigoureuse sur les nerfs, tonifie et nettoie les circuits d'énergie, accroît la vivacité d'esprit, empêche le corps d'avoir froid, active les sécrétions gastriques, enraye les rhumes, protège contre les désordres du foie et guérit les asthmes. La voix devient plus profonde, harmonieuse, le sang se purifie, l'appétit augmente, la mémoire et les facultés inventives s'aiguisent...



19 - Rayonner Soleil. Inspirer puissamment, rapidement, retenir en contractant tout son corps et en se visualisant rayonnant, à partir du plexus solaire, comme un Soleil intense. Expirer lentement. Recommencer 3 fois. Les effets psycho-somatiques peuvent être très puissants, et si nous ne les contrôlons pas, ils peuvent nuire. User donc modérément de cet exercice. Et uniquement en présence d'un instructeur-catalyseur qui règlera le rythme et l'intensité respiratoire suivant les dispositions individuelles ou groupales et suivant les effets qu'on désire obtenir...



20 - Inspirer (4) Retenir (8) en concentrant sur les glandes thyroïdes. Expirer (16) par la bouche. Cet exercice stimule les glandes endocrines et les thyroïdes, augmente l'acuité intellectuelle et la vivacité d'esprit et corrige l'hypotension. Il est déconseillé pour les personnes excitables.



21 - Assis, inspirer, expirer 10 fois de suite rapidement et fortement. Puis inspirer profondément, retenir de 7 à 14 secondes et expirer lentement. Recommencer 3 fois. Effet dynamisant.



22 - Inspirer par à-coups. Retenir. Expirer lentement. Ces deux exercices 21 et 22 ont pour effets de guérir l'asthme, les rhumes, les inflammations du nez, de la gorge, d'éliminer le phlegme, d'intensifier la chaleur dans le corps et particulièrement de réchauffer les pieds.



23 - Debout, jambes écartées, inspirer lentement et, lèvres fermées, les forcer pour expirer en des mouvements brefs, saccadés, en faisant un grand effort pour forcer le passage de l'air vers l'extérieur. Cet exercice a pour effets de renforcer l'immunité et d'empêcher toute contagion, de guérir les maux de tête, les rhumes et les influenza (grippes), d'expulser, avec l'air vicié, les toxines psycho-somatiques, les peurs, les énervements . Le recommencer 3 fois à 5 reprises chaque jour dans les cas graves.



24 - Debout, jambes écartées, bras en avant, inspirer lentement, plier les bras, ramener rapidement les mains jusqu'aux épaules. Repousser un obstacle invisible, résistant, avec un grand effort durant toute la durée de la rétention du souffle. Puis d'un coup, se pencher en avant et repousser brusquement en expirant. Recommencer 3 fois. Cet exercice accroît la résistance du système nerveux et donne de 1'assurance.



25 - Debout, jambes écartées, les bras levés, inspirer. Retenir. Tendre le corps. Se pencher brusquement en avant en lançant les bras en avant et en émettant un HA! ( non la sonorité vocale mais un souffle fort). Se redresser et inspirer par le nez. Cet exercice nettoie les voies respiratoires, réchauffe le corps. Effectué dans un milieu malpropre, sordide, nauséeux, on se retrouve comme purifié, toutes toxines mentales éliminées. La résistance aux influences parasitaires est renforcée. Recommencer 3 fois.



26 - Variante : Couché sur le dos, inspirer, élever les bras en arrière. Retenir en tendant le corps. Elever les jambes, plier les genoux, entourer les jambes avec les bras, appuyer les cuisses sur l'abdomen en rejetant fortement le souffle HA! S'ouvrir en inspirant. Et, de nouveau, se fermer en expirant. Recommencer 7 fois.



27 - Variante : Couché sur le côté en fœtus, les poumons vides, inspirer en se détendant et en cambrant tout le corps en arc. Tourner sur l'autre coté et se replier en fœtus en expirant. Recommencer 7 fois.



28 - La respiration rétentionnelle imaginative, c'est-à-dire fondée sur la visualisation, la conscience iconale dirigée vers un but spécifique, est, à notre sens, la plus importante. Par exemple, durant l'inspiration profonde, se visualiser comme attirant, de tout son être, et captant les énergies constructrices présentes dans l'environnement immédiat. Penser intensément que tout l'organisme psycho-somatique s'alimente en énergies.

Durant la rétention, fixer volontairement cette énergie dans tout le corps, énergisant toutes ses parties, nourrissant, enrichissant le sang, fortifiant les organes, chargeant sélectivement les plexus, dynamisant toutes les fonctions psycho-somatiques. Parcourir en pensée le corps qui se vivifie. Penser qu'il se régénère. Qu'il revit. Et qu'on rayonne soi-même de clarté, de dynamisme, de bonheur. Si, en ce moment, on projette sa volonté dans un but défini, on peut exercer un pouvoir rayonnant irrésistible… Durant le rejet décontractif, penser intensément soit à l'expulsion des impuretés, soit à la diffusion de son rayonnement. Durant la vacuité contractive, penser que le corps assimile les énergies positives et qu'il est un vide à remplir.



D'autres exercices respiratoires fondés sur la visualisation, contrôlant et dirigeant le flux et le reflux énergétique en soi, seront communiqués plus loin, dans les chapitres ultérieurs. Car tout se tient, dans un enseignement eurythmique.



29 - Avec l'inspiration, imaginer tous les pores de la peau absorbant de la lumière. La peau est un deuxième poumon, une frontière poreuse entre nous et le reste du monde qui nous contient. Retenir sa respiration. Expirer en s'imaginant irradiant une lumière métamorphosée, mais aussi belle que la lumière reçue. Penser aussi partager cette intensité rayonnante.



30 - En inspirant, s'imaginer dilaté jusqu'aux dimensions d'un arbre. En expirant, se réduire jusqu'à la dimension d'une graine...



III - 6 - LES ARTS GYMNOSOPHIQUES

ou

L' INTELLIGENCE DU CORPS



Tout est faculté de connaître. Tout dans l'homme doit participer à la connaissance. Et le corps est l'instrument primordial de l'intelligence. Toute connaissance de soi et du monde à travers le corps ouvre au plaisir de la découverte et de l'expression, à tout l'espace d'intelligence et de liberté. La culture corporelle est engagement total de l'être. Les arts gestuels, chorégraphiques gymniques ou gymnosophiques, donnent une heureuse dimension au corps, déliant tout son potentiel de beauté et d'intelligence.

Le corps n'est pas une défroque, un cadavre à traîner. Et il est imbécile de vouloir s'en délivrer. Au contraire, il faut lui faire saisir toute sa puissance de beauté et d'intelligence. Et pour cela, s'alléger de sa pesanteur et le porter au lieu d'être porté par lui. Et le faire élan, lieu et lien. On crée son corps à son image.

Le corps est éducable, cultivable. Il faut l'entretenir, le mettre en beauté, le déployer en l'entraînant à pratiquer les exercices gymniques eurythmiques afin de le rendre souple et élastique, en pleine vigueur et santé, dans le développement harmonieux de chaque partie du corps et de l'ensemble. Afin de lui faire atteindre le plus haut degré de perfection possible. Nous proposons donc une éducation ou une rééducation corporelle par des exercices-sculptures, exercices dynamiques qui, en même temps qu'ils assouplissent l'architecture énergétique habituelle du corps, forment, modèlent et reconstruisent le corps et le mental en les mettant en relation avec le sens unitaire du monde. L'organisme est lieu et lien. Scène unique du monde...

Il ne s'agit pas d'une gymnastique de dressage ou d'un sport pour les heures de loisirs. La gymnastique ne s'intéresse qu'au développement des muscles de la force et de la souplesse, raidissant et gonflant certains muscles apparents au détriment d'autres. Elle ne s'intéresse pas à la respiration, à la circulation du sang, à l'influx nerveux, à la relaxation, à l'éthique dans l'esthétique, à la maîtrise, à la connaissance. Elle n'a jamais guéri ou empêché les maladies, les défaillances psycho-somatiques ou les lâchetés... Et le sport de compétition ne vise qu'à atteindre une victoire, qu'à battre le rival et non à favoriser un équilibre psycho-somatique qui se refléterait dans les relations de coopérativité interindividuelle. Il développe uniquement la partie du corps utilisée pour la compétition et la performance...

Quant à nous, nous proposons, à travers les arts gymnosophiques, une culture du corps qui est une éthique de vie. Elle débloque le corps de ses habitudes malsaines qui émoussent les sens, des déséquilibres déformants, bref elle débloque toute une vie vécue au niveau superficiel. Elle nous renoue avec nous-mêmes, nous fait explorer, connaître, réveiller, retrouver, découvrir, vivre en poète, ouvrager en artiste le corps-espace et assurer, affermir ses pouvoirs d'intelligence. Elle nous fait prendre conscience de sa beauté, de son habileté, de sa qualité expressive, de toute son intelligence. Elle nous fait redécouvrir la souplesse, l'intensité du geste, l'art du mouvement et sa portée. Comment comprendre, communier, puis comment parler et communiquer avec/par son corps.

On ne peut séparer l'esthétique de l'éthique, le mouvement de son sens, la beauté de la compréhension. Les exercices sur l'intelligence du corps sont une partie intégrante de l'ensemble des techniques psycho-gestuelles et psycho-mentales eurythmiques. On ne sépare pas la tête du reste du corps. Tout dans l'homme participe à la connaissance.



Comment redécouvrir le corps naturel ? Il est nécessaire de commencer par le début et de suivre l'ordre donné pour les exercices, à partir des premières instructions pratiques (1 à 16). Les intervertir, les dépasser, serait imprudent. Et nous ne saurions être tenus pour responsables de toute transgression.

Se mettre à l'aise. S'habiller légèrement, comme nous l'avions déjà dit précédemment. Cependant, comme vêture, il est préférable de ne disposer que de son identité humaine, rejetant ainsi tout artifice inutile. Nudité culturelle synonyme de liberté et de beauté. (Gymnos, en grec, signifie nu). S'accepter ainsi dans son intégralité. L'obscène est dans la laideur d'une pensée difforme, signe de misère, de non-préparation et d'absence de fierté... Les gymnosophes n'ont pas honte d'être nus. Mais il faut pratiquer en toute discrétion quand la société ne tolère pas le naturisme ou le nudisme.

Les mouvements sont lents et souples. Ils doivent être vécus, venir de l'intérieur du corps, de la conscience, et s'exprimer à partir du bassin, nœud de la structure corporelle, des muscles abdominaux profonds, du centre de gravité. Il faut faire les mouvements dynamiques le plus lentement possible. Gestes purs qui tendent vers l'immobilité dynamique. Ce qui requiert une parfaite maîtrise du corps et de l'esprit.

La concentration mentale sur les exercices, sur le sens des mouvements et, accessoirement, sur leur action régulatrice spécifique sur certains territoires du corps, fait découvrir et maîtriser progressivement le nœud vitalisant central du corps, le point de convergence des énergies qui soutiennent le corps, (en art martial japonais ce que l'on appelle le « hara »), le centre dynamique - ombilical - de l'individu. Et favorise par le fait même le contrôle nerveux et la précision des mouvements.

Nos exercices sont loin des acrobaties des extatiques effrénés, coupés de toute réalité immédiate et vivant dans le décharnement... Nos exercices sont simples, construits principalement sur la base des contractions et des décontractions, des flux et des reflux, d'extensions lentes et de retour à la position initiale... Tout mouvement ou posture qui noue et dénoue le corps, est suivi d'un mouvement ou d'une posture antagoniste.

La respiration est lente et rythmée. Elle suit le mouvement. Elle ne fait qu'un avec le mouvement. Tout dans le corps participe à la vie dynamique du mouvement. Ces mouvements, il faut les réussir avec aisance, avec le sourire, sans hâte, sans efforts, ni fatigue. Sans crispation ni raideur. Sans esprit de compétition. Le geste est repos. Là où il y a tension, il n'y a pas d'art. L'important est autant la parfaite exécution du mouvement que le désir d'y parvenir et la compréhension de son sens. L'entrainement se fait en douceur et progressivement. Tout effort de concentration perçu prouve qu'on se concentre sur la concentration plus que sur l'objet de la concentration. Eliminer donc le « il faudrait que je me concentre, que je concentre mes efforts... ». Jusqu'à retrouver, par la compréhension, la spontanéité du mouvement. La conscience et la mémoire siègent dans tout le corps.



Ne jamais forcer, brutaliser son corps. Il se vengerait. Faire selon ses possibilités, suivre son propre rythme. Et s'arrêter dès qu'on ressent de la gène. La durée de chaque exercice ne devrait pas dépasser la dizaine de minutes. La répétition d'un exercice ne doit, en aucun cas, être mécanique. Pour en aiguiser l'efficacité et mener à la perfection du geste, l'exercice recommencé se doit d'être pratiqué avec la même attention, en parfaite lucidité. Par la pratique, tout effort finit par disparaître et l'accès à l'objectif porté par l'exercice est facilité.

Tous ces exercices gymnosophiques assouplissent l'architecture de la tension musculaire, la modifiant souvent. Ils reculent par le fait même les limites de l’élasticité musculaire, rendent les articulations flexibles même dans un âge très avancé et favorisent une riche irrigation sanguine et énergétique de tous les organes, les tonifiant, et évitant toute stagnation. Cure de jouvence et de désintoxication, ils rétablissent les équilibres énergétiques, renforcent le système immunitaire et contribuent à éliminer les troubles circulatoires et respiratoires, les vertiges, la mélancolie, les insomnies, le surmenage, les angoisses, les dépressions, l'impuissance et la frigidité, les paresses musculaires et organiques... Ils rendent au corps toute sa souplesse. La vie est souple. Le cadavre est rigide. L'art de la souplesse provoque la disponibilité intuitive, la sagesse instinctive et l'attention vigilante qui assurent la dynamie de l'être. La pratique assidue transforme radicalement l'individu. Et la conscience du pouvoir que l'on a sur son propre corps-instrument procure la plus grande joie, qui croît à mesure qu'augmente la compréhension.

Chaque mouvement suscite un état émotionnel correspondant. L'attitude du corps reflète et souvent conditionne celle de l'esprit. Le poing, par exemple, appelle la violence. Toute attitude affaissée exprime le ramollissement du caractère. La tête penchée, le menton tendu en avant, le corps voûté, soulignent l'avidité et l'esprit de calcul. On crée son corps à son image. Les mouvements que nous proposons expriment la vie dynamique moulée sur l'éthique de la beauté, sur l'espace d'intelligence du monde.

Ici, nous voudrions manifester notre gratitude à tous ceux qui, en Orient et en Occident, nous ont enseigné l'intelligence gestuelle et qui nous ont permis de pouvoir faire fructifier la graine qu'ils nous ont donné, notamment les chorégraphes inspirés par Martha Graham.







III - 6 - A - GESTÈMES DE BASE

DE LA COMMUNICATION NON-VERBALE



(Instructions pratiques de base des cours d'eurythmique ou de bio-rythmique)



Tout exercice devrait pouvoir être recommencé 5 à 7 fois, durant 3 à 7 minutes, sans aucune gêne. S'arrêter dès qu'on ressent un vertige ou une fatigue excessive. Garder le sourire et les yeux calmes, fermés de préférence. Chacun suit son propre rythme. Les mouvements sont exécutés très lentement, la conscience restant vigilante et l'attention dirigée sur la beauté du mouvement, la souplesse et la grâce du corps, sa puissance d'expression, sa parfaite eurythmie. Eviter de penser aux effets. Ils sont une conséquence directe de la parfaite maîtrise d'un mouvement. Respirer 3 fois au repos, bien détendus, après tout exercice.

Rappelons les préliminaires - S'allonger sur le dos, décontracté. S'isoler. Respirer doucement, sans forcer. Se laisser respirer. Prendre conscience de sa respiration, de la contraction et de la décontraction pulmonaire, du flux et du reflux de l'air... Puis commencer la respiration complète en 4 temps : Inspiration / Rétention / Expiration / Vacuité. Durant chaque rétention, éveiller ses organes, un par un, en y dirigeant son attention et en y concentrant son énergie. Commencer par les pieds. Durant chaque rétention, visualiser fortement que tous les organes se dynamisent jusqu'à les ressentir rayonnant d'énergie. Variante : commencer par le cuir chevelu... (cf instruction 2).



Exercices sur le dos (Cf Planche 227)



31 - En inspirant, étendre les bras derrière la tête, les paumes dynamisées. Retenir le souffle, tout le corps tendu à l'extrême. Puis expirer en ramenant les bras le long du corps et en se contractant, vide de souffle, le dos collé entièrement au tapis. Inspirer de nouveau...



32 - Enchaîner en expirant lentement et en ramenant alternativement un bras et une jambe du même côté puis les croiser, puis ramener les deux ensembles, pliés jusqu'à ce que coudes et genoux se rencontrent. Rester vide, creusé. Puis se dérouler lentement.



33 - Enchaîner en expirant et en tendant à la verticale un bras et une jambe puis les deux ensembles...



34 - En inspirant, écarter les bras et les jambes et les tendre au maximum. Retenir le souffle. Les ramener dans l'axe du tronc en expirant...



35 - En rétention, soulever bras et jambes tendus et décrire des cercles avec les chevilles et les poignets, dans un sens puis dans l'autre. D'abord mains ouvertes et orteils pointés, puis poings fermés et talons dressés. Cet exercice fait travailler les chevilles, galbe les mollets et fortifie les avant-bras...



36 - Faire tournoyer ses jambes comme si l'on pédalait...



37 - Bras en croix, pieds joints, relever les jambes tendues. Balancer une jambe puis l'autre d'un côté, toucher le sol, les épaules ne quittant pas le tapis. Ramener à la verticale, balancer de l'autre côté et recommencer. Puis balancer les deux jambes jointes tendues en même temps d'un côté puis de l'autre... (Attention : s'abstenir en cas de problèmes de dos.)



38 - Bras en croix ou en coussin sous la tête, pieds joints, rouler les hanches vers la gauche, revenir, les rouler vers la droite. Ce qui développe le fuselage des cuisses.



39 - Faire de grands ciseaux lents puis vifs avec les bras tendus ou fléchis. Ce qui raffermit la poitrine. Puis faire de grands ciseaux lents puis vifs avec les jambes. Puis avec les bras et les jambes synchronisés. Le mouvement s'allie naturellement avec la respiration. Variante : Se soutenir sur les avant-bras.



40 - Inspirer et plier les genoux vers l'intérieur, la plante des pieds tournée vers l'extérieur...



41 - Inspirer et plier les genoux vers l'extérieur, aussi haut que possible, les plantes des pieds accolées. Retenir le souffle. Se détendre et expirer. Variante : Enchaîner en cambrant les reins. (cf exercice 51)



42 - Plier alternativement une des jambes et la tenir fermement contre la poitrine, l'autre jambe restant tendue. Puis les deux en même temps, en soufflant HA ! fortement. Puis redresser la tête jusqu'à ce que le front rencontre les genoux... Cet exercice prévient les déplacements de disques et toute déviation de la colonne vertébrale.



43 - Retenir son souffle et soulever ses jambes tendues jointes à 10 cm du sol. Relâcher lentement. Puis expirer et se détendre...



44 - Retenir le souffle et soulever les jambes tendues jointes ou écartées, puis le tronc, les bras tendus. Plier les genoux et amener les plantes des pieds face à face, les cuisses écartées. Puis écarter les jambes. Tendre tous les membres et les ramener dans l'axe du tronc et se relâcher...



Les mouvements d'étirement et de compression massent tous les organes internes. D'autre part, la respiration se rythme et se régularise, le sang s'oxygène, la colonne vertébrale s'étire, le système nerveux de contrôle et les glandes endocrines rajeunissent, les toxines s'éliminent. Se développent l'intelligence du corps, la mémoire, l'assurance de pouvoir sur son corps. Par des exercices répétés, disparaissent l'anxiété et les insomnies. L'appareil génital se renforce et les muscles s'assouplissent. Le corps s'harmonise. La contraction abdominale par succion des parois suivie de la contraction par gonflement des parois abdominales, exercent un massage particulièrement efficace sur tous les organes abdominaux et sexuels (avec pour effets, par exemple, l'élimination des pertes séminales nocturnes et des désordres menstruels...)

45 - Reporter son attention sur le plexus solaire, centre de gravité du corps et centre principal de distribution des énergies. Garder les yeux clos sur soi-même. Exercer la respiration abdominale.



46 - En inspirant, cambrer le buste et rejeter la tête en arrière. Le corps ne s'appuie que sur les fessiers. C'est le plexus solaire qui commande ce mouvement de contraction haute. Expirer en se détendant...



47 - Inspirer. Retenir le souffle en contractant l'abdomen et en clouant la cambrure lombaire au tapis. Expirer en se détendant. Cet exercice de contraction sert de base à tout mouvement relevant le tronc...



48 - Inspirer en passant de la position couchée détendue à la position pliée. Retenir le souffle et contracter le bassin. Se soulever, les bras tendus en avant. Expirer lorsque la tête touche les genoux et que les mains touchent le sol au niveau des pieds. Puis revenir à la position initiale...



49 - Enchaîner à partir de la position contractée. Relever le tronc droit et les bras tendus à la verticale. Fermer les paumes et les tourner vers le visage, se courber en avant en expirant, jusqu'à ce que les coudes touchent le sol entre les genoux pliés et écartés. Inspirer en se redressant. Balancer les bras en un cercle complet et tomber sur les reins, les bras en avant, bien tendus. Continuer le cercle avec les bras en les amenant derrière la tête. Retenir son souffle durant tout ce mouvement. Puis, de nouveau, se redresser en se contractant, les bras à la verticale, dans l'axe du tronc...



50 - Bras ouverts, tête dressée légèrement, se soulever et redescendre avec des mouvements de bras et de jambes composés... Se soulever sur un fessier puis sur l'autre...



51 - Ramener les pieds le plus près possible du bassin, se relever sur les orteils, et, les bras relevés, prendre appui sur les épaules et soulever le tronc en inspirant. Cambrer fortement. Bien contracter les muscles fessiers. Puis décrire des mouvements circulaires lents. Dessiner avec le bassin les chiffres 0, 8, 6, 9. Puis monter et descendre doucement, avancer et reculer en rythmant sa respiration Contracter et relâcher les muscles sexuels. Ces exercices d'attraction et de poussée, de va-et-vient, d'ondulation rythmique et de roulis renforcent les muscles abdominaux, les lombaires, les fessiers, les cuisses et les jambes et assouplit les reins... Inspirer en se contractant, expirer en se relâchant.



52 - Prendre appui sur les bras et les pieds, expirer en se contractant vers l'intérieur. Inspirer en se cambrant et en formant un pont voûté, la tête rejetée en arrière...



53 - Rapprocher les talons du bassin et cambrer en se dressant sur les orteils. Balancer le corps d'avant en arrière.



54 - Balancer alternativement un genou puis l'autre puis les deux ensembles jusqu’à toucher le sol, sous les genoux.



55 - Tourner les genoux d'un côté puis de l'autre. Faire des cercles avec les genoux.



56 - Prendre appui sur les fessiers. Relever les pieds. Puis par des mouvements saccadés, ramener les genoux vers les épaules en expirant, et les éloigner en inspirant. Puis faire passer plusieurs fois les mains liées sous les pieds.



57 - Etendre ses jambes et ses bras au-dessus du sol. Basculer sur les fessiers en gardant l'équilibre. Se balancer légèrement d'une fesse à l'autre, les jambes d'abord tendues puis les jambes pliées, le tronc restant droit.



58 - Puis se balancer d'avant en arrière, en maîtrisant le balancement et en dirigeant le centre de gravité du corps, sans mouvoir les jambes. C'est l'énergie dans le corps qui joue le rôle de balancier.



59 - Puis rouler sur la colonne vertébrale, en arrière puis en avant. Un excellent massage de la colonne vertébrale, qui décontracte tous les muscles du dos. Rouler rapidement.



60 - Assis, se rouler lentement sur la colonne vertébrale, en posant sur le tapis vertèbre après vertèbre. Prendre conscience de sa colonne vertébrale, axe de soutènement de l'architecture corporelle...



61 - Etendu sur le dos, les bras le long du corps, inspirer et, lentement, relever le tronc en arrière, vertèbre après vertèbre. Allonger les bras, les doigts comme appui. Soutenir les hanches par les mains placées sur les lombaires. Redresser complètement. Le corps repose sur les bras, les épaules et la nuque. La respiration est lente, abdominale, ce qui empêche la congestion. Car le sang reflue vers le cerveau par l'effet de la pesanteur. Le sang arrivant au cerveau par son propre poids, les efforts du cœur se trouvent allégés. La pression du menton contre la poitrine empêche un afflux excessif de sang vers le cerveau.



62 - Dans la même position, pointer les orteils puis les talons. Porter alternativement un genou puis les deux ensembles vers les épaules et redresser ensuite les jambes. Puis, les plantes des pieds accolées, écarter les genoux et les ramener jusqu'à encadrer le visage. Se concentrer sur son pouvoir de maîtrise. Se dire qu'on a tout pouvoir sur le corps, qu'il obéit à notre volonté, qu'il se trouve en parfaite harmonie...



63 - Suite. Relever les genoux et tendre les jambes. Puis les ouvrir en ciseaux dans le sens latéral puis dans le sens axial. Les refermer.



64 - Les bras tendus, passer les jambes au-dessus de la tête et, des pieds, toucher le sol. Le dos s'arrondit. Rester dans l'axe général du corps. Accentuer le mouvement en relevant les bras. Ecarter les jambes puis les enrober avec les bras. Les jambes restent tendues, sinon pliées, suivant la maîtrise de chacun. Puis, lentement, se dérouler, revenir à la position initiale. Se relâcher. Se laisser respirer. Ne jamais se relever brusquement. Se relever lorsque la détente est complète et après avoir croisé les doigts sur le plexus solaire, paumes vers le haut, puis serrer les poings...



Cet exercice est extrêmement bénéfique. Il stimule d'abord l'épine dorsale, tous les nerfs dorsaux. Puis il stimule particulièrement les activités du cerveau, développe les facultés mentales et calme les fatigues cérébrales. Le rinçage cérébral effectué rafraîchit et développe les circuits cérébraux. Il élimine l'émoussement des sens, la perte de mémoire, la mélancolie, la neurasthénie, les dépressions. Il stimule les pouvoirs de clairvoyance et de clair-audience... Il nettoie tous les organes de la région du cou (thyroïde, amygdales, oreilles, thymus, etc.) et les renforce. Il tonifie l'hypophyse, développant ainsi toutes les potentialités de croissance. Il nettoie et fortifie également tous les organes abdominaux glandes sexuelles, pancréas, foie, rate, reins, glandes surrénales. Il élimine tout dépôt de graisse autour de la taille. Le bas du corps étant soulagé d'un excès de sang, les organes sexuels se relâchent et, par le fait même, se renforcent. La puissance sexuelle s'en trouve améliorée. Toute irrégularité menstruelle est ainsi combattue ainsi que l'éjaculation prématurée. Cet exercice retarde par conséquent la sénilité et efface les rides du visage, car il active la circulation sanguine vers le visage. Le regard s'éclaircit comme les idées. Cet exercice, d'autre part, soulage des varices, des hémorroïdes, des irritations de l'utérus, du diabète, protège contre le rhume, les maux de tête, et toute anémie cérébrale...



Exercices sur le côté (cf Planche 228)



65 - Repos, sur le dos, inspirer en étendant les bras derrière la tête, s'étirer le plus possible, enchaîner sur le pont dorsal droit. Prendre appui sur les mains, les bras de chaque côté du corps. Soulever le corps, jambes et bras tendus.



66 - Enchaîner sur le pont droit latéral droit, en portant son appui sur un seul bras, tourner le corps avec l'autre bras,jusqu'à ce que les deux bras et les épaules soient sur une même verticale. Reformer le pont dorsal facial puis le pont latéral gauche...



67 - Se détendre en glissant sur l'avant-bras gauche, la main droite restant devant la main gauche, les jambes tendues. Cambrer, balancer les jambes tendues en arrière, glisser sur les fessiers pour se retrouver cambré sur le côté droit. Recommencer plusieurs fois.



68 - Appuyé sur le coude gauche, projeter sa jambe droite tendue vers le côté gauche puis la rejeter en arrière. Cet exercice masse la région pubienne. Recommencer avec l'autre jambe...



69 - Sur le dos, relever les jambes tendues, tenir les chevilles, plier la jambe gauche en roulant sur le côté gauche, puis plier la jambe droite en roulant sur le côté droit. Recommencer plusieurs fois...



70 - Glisser sur l'épaule gauche et se creuser en fœtus en expirant totalement. Rester en vacuité. Puis se détendre en arc latéral, bras et jambes tendues. Recommencer plusieurs fois et rouler sur l'épaule droite. (cf 27). Rouler d'un côté à l'autre...



71 - Variante : Détendre alternativement les bras et les jambes libres ou en dessinant un cercle avec le bras libre...



72 - Couché sur le côté, se soulever sur le bras droit et lancer la jambe droite en arrière. Puis se soulever sur le bras gauche et lancer la jambe gauche.



73 - Rouler d'un côté à l'autre en ayant les bras et les jambes tendus. Ils ne touchent pas le sol.



74 - Faire le pont droit face au sol. Repos sur le ventre.





Exercices à plat-ventre (cf Planche 228)



75 - Enchaîner en étirant le plus possible d'abord les bras en avant puis les jambes tendues, puis les deux ensembles. Expirer en se relâchant. Puis se balancer en prenant appui sur le bassin. Porter son attention sur le pelvis et les vertèbres inférieures. La pression exercée sur la cavité abdominale nettoie les reins, influence les glandes digestives et élimine toute constipation. Cet exercice tend les muscles extenseurs et détend les muscles fléchisseurs.



76 - Variante : En pliant les bras et les jambes, tirer les bras en arrière puis les ouvrir. Comme si l'on nageait.



77 - Les mains sur le sol, inspirer, redresser le tronc, se cambrer, le bassin et les jambes restant cloués au sol. La tête est rejetée en arrière. L'attention descend du cou jusqu'au bas des reins qui reçoivent un abondant afflux sanguin. Cet exercice exerce un effet bénéfique sur tout le système nerveux. Il intensifie la circulation sanguine dans les organes génitaux et développe la vigueur des muscles dorsaux et de la colonne vertébrale.



78 - Inspirer en voûtant son corps en équerre puis expirer en se pliant à genoux...



79 - A plat ventre, amener les bras en V derrière le dos, en les tirant vers l'arrière.



80 - Les mains aux hanches, soulever légèrement le tronc. Les jambes sont bien tendues. Le bassin reste le seul appui. Puis se plier en fœtus face au sol.



81 - Prendre appui sur les bras, renverser la tête et essayer d'amener les pieds à la rencontre de la tête. Respirer doucement.



82 - A plat ventre, tenir alternativement une cheville avec la main du même côté et tirer la jambe pliée vers le haut.



83 - Enchaîner en tenant les chevilles des deux mains. Balancer d'avant en arrière en prenant appui sur le bassin. Diriger son attention vers le bassin. Respirer lentement. Cet exercice recharge le plexus solaire. Il stimule toutes les glandes : la thyroïde, le thymus, le foie, les reins, les surrénales, le pancréas et particulièrement les glandes sexuelles qu'il renforce et rend plus actives. Il élimine le diabète, la stérilité, l'impuissance et tout affaiblissement sexuel, les irrégularités menstruelles, l'obésité... Il développe la croissance (particulièrement chez les jeunes) et les fonctions cérébrales.



84 - A plat ventre, inspirer, retenir le souffle et soulever alternativement une jambe tendue à partir du bassin, le plus haut possible. Puis les deux jambes ensembles. Expirer en relâchant. Cet exercice raffermit les muscles fessiers et les reins.



85 - A plat ventre, lever la tête en la tournant à droite puis à gauche. Ce qui affine le cou.



86 - Lancer alternativement latéralement une jambe derrière la jambe opposée...



87 - Le buste droit, les jambes repliées, se soulever sur les bras en inspirant. Balancer et retomber en arrière sur les jambes.



Exercices sur les deux genoux (Planche 229)



88 - Le tronc droit, inspirer, retenir son souffle, se tendre en arrière. Serrer les fessiers. Les bras tirant en avant. Expirer en se pliant en fœtus facial, les bras rejetés en arrière...



89 - Basculer en avant. Le front glisse sur le sol. Et se relever, les bras tendus dans l'axe du tronc.



90 - Sur les genoux, basculer lentement en avant en gardant l'équilibre. Onduler le dos et revenir à la position initiale.



91 - De nouveau en position fœtale faciale. Assis sur les talons, jambes réunies, front au sol, yeux aux genoux. Se redresser en inspirant. Les coudes restent au sol ou bien les mains se lient derrière le dos (la main gauche saisissant le poignet droit).



92 - Enchaîner en se redressant, le tronc droit, les bras relevés droits. Expirer en creusant le ventre et repliant les bras, les paumes vers l'intérieur. Inspirer de nouveau en cambrant les reins... Variante avec les cuisses bien écartées...



93 - Prendre appui sur les jambes, les bras sur les hanches, et balancer le bassin en avant en arrière, puis faire des cercles...



94 - Assis sur les talons ou entre les talons, les bras sur les hanches ou derrière le dos, se relever en cambrant le pelvis. Tout le corps suit le mouvement du bassin. Les bras se tendent en avant pour prendre. Les mains, expressives, prennent quelque chose et, avec le corps, se replient vers le creux de l'estomac et glissent vers l'arrière...



95 - Cuisses écartées, le tronc droit, tiré en arrière, balancer les bras de plusieurs façons expressives.



96 - Tourner le tronc en étendant les bras symétriquement ou asymétriquement...



97 - Cambrer le tronc et plier en arrière le plus bas possible. Se relever en se cambrant fortement. Orienter l'attention vers le plexus solaire. Cet exercice stimule tout l'organisme.



98 - Se renverser en arrière, bras étendus ou prenant appui sur les coudes. La circulation dans les membres inférieurs est ralentie. Le sang est poussé vers le plexus solaire. Il stimule et régularise les fonctions, combattant particulièrement la frigidité, l'impuissance, les éjaculations prématurées, la sénilité... Se relever en se cambrant en avant et en se pliant en fœtus.



99 - Assis sur les talons, mains jointes, paume à paume, tirer dans les mains et fléchir les mains jointes à gauche puis à droite...



100 - Mains jointes devant le bassin, les relever ouvertes, derrière la nuque. Les doigts restant liés, relever les bras au-dessus de la tête en tirant fortement en arrière, les paumes ouvertes vers le haut.



101 - Mains liées derrière le dos, les tendre en arrière et basculer le tronc en avant en expirant...



102 - Retomber en avant sur les bras, en formant un pont. Expirer en contractant son dos vers le haut, la tête entre les bras. Inspirer en relevant la tête et en contractant son dos vers le bas et en cambrant les reins Cet exercice fortifie le thorax et la ceinture abdominale et élimine toute fatigue dorsale ou abdominale.



103 - A genoux, exécuter une flexion latérale en tendant jambe et bras opposés...



Exercices sur un seul genou (Planche 229)



104 - Les jambes pliées sous les fesses, étendre en arrière alternativement l'une puis l'autre jambe en relevant la tête.



105 - Puis tourner le tronc et le visage du côté de la jambe pliée en avant et ouvrir les bras qui forment alors une seule ligne droite...



106 - Toujours une jambe tendue, l'autre repliée en avant, et le dos droit, se relever et tourner le tronc du côté de la jambe tendue en arrière. Faire des mouvements de bras composés...



107 - Les bras derrière le dos, relever un genou et se plier en avant jusqu'à toucher le genou du front. Puis se tendre en arrière, les bras se balançant vers l'avant...



108 - (Suite du 102) Enchaîner en prenant appui sur les bras et en balançant alternativement une jambe puis l'autre, pliée ou tendue, vers l'arrière en inspirant, la tête relevée. Expirer en ramenant la jambe et en baissant la tête jusqu'à ce que le genou touche le front. Cet exercice en particulier augmente la puissance sexuelle.



Exercices en position assise (Planche 230)



109 - Se replier sur soi-même. Ce repli irrigue de sang les organes sexuels, le rectum, la prostate, l'utérus, la vessie et renforce particulièrement les muscles abdominaux latéraux et rectaux, et les centres nerveux lombaires et du sacrum. Il élimine les troubles fonctionnels de l'estomac, du foie, de la rate, des reins, des intestins et combat la constipation, le manque d'appétit, l'insuffisance hépatique et rénale, les hémorroïdes, le diabète... Il réduit la graisse accumulée autour de l'abdomen, amincit les hanches et rend la colonne vertébrale flexible.



110 - Rouler sur les fessiers et rester en équilibre, les jambes tendues verticalement. Tenir les jambes et les ouvrir. Plusieurs fois.



111 - Assis, mouvoir les pieds joints dans l'axe du corps. Le dos reste droit. Tendre les orteils en avant puis les talons...



112 - Relever les jambes étendues à partir des hanches, alternativement.



113 - Une jambe tendue, l'autre pliée d'abord du côté de la jambe tendue puis de l'autre, à hauteur du genou, fléchir le tronc du côté de la jambe pliée. Porter sa conscience sur la colonne vertébrale.



114 - Les bras et les jambes écartés, fléchir le tronc successivement sur l'une puis sur l'autre jambe.



115 - Attraper successivement un pied puis l'autre avec les deux mains. Redresser et inspirer. Cet exercice réduit les hanches.



116 - Jambes allongées formant une équerre, buste droit, toucher le pied gauche avec le bras droit. Cette torsion fortifie particulièrement les lombaires.



117 - L'écart facial. Jambes écartées, plier en avant et tenir les orteils. Expirer à fond. Inspirer en se relevant.



118 - Assis, tenir alternativement avec une main ou avec les deux mains, un talon puis l'autre et relever la jambe ainsi tenue. L'autre jambe est soit tendue soit repliée.



119 - Entre ses bras, tenir successivement une jambe puis l'autre puis les deux.



120 - Tenir ses jambes repliées sur ses avant-bras.



121 - Assis, se creuser en expirant et se cambrer en inspirant.



122 - Rester les jambes croisées devant le bassin. L'effet est plus efficace si les pieds reposent sur les cuisses. La ligature des jambes et la pression sur les talons diminuent la circulation du sang dans les jambes et l'intensifient dans le tronc et la tête. Les muscles de la région pelvienne ainsi étirés s'assouplissent ainsi que les articulations des genoux et des chevilles. La musculature des cuisses et des jambes se raffermit. Les membres se galbent. Cet exercice, fait dans le calme, clarifie les idées et apaise les nerfs. Par la concentration, on peut arriver à maîtriser et à diriger ses émotions. Cet effet est obtenu lorsque cet exercice est pratiqué sans aucune gêne.



123 - (Suite) L'efficience sexuelle est augmentée lorsque le pied est serré fermement contre les cuisses et que les jambes se plient et se tendent alternativement. Placer les mains ouvertes, paume contre paume, sur la tête ou derrière le dos.



124 - Cuisses écartées, genoux pliés, pieds joints par les plantes, plier en avant. Les bras couvrent les jambes, les avant-bras glissant sous les mollets, les mains jointes sous les chevilles. La tête repose sur les pieds. Cet exercice de l'étoile (hexagramme) est extrêmement bénéfique...



125 - S'asseoir à nouveau en tailleur, genoux écartés, pieds croisés, talons hauts, mains énergiques sur les genoux. Travailler le bassin. Inspirer en relaxant le bassin (pelvis) vers l'arrière. Expirer en le contractant vers l'avant. Le dos reste droit.



126 - Tendre le bassin puis le tronc puis la tête d'un côté puis de l'autre. Expirer en se creusant, de face. Inspirer en se tendant de l'autre côté...



127 - Les genoux très écartés, les plantes des pieds réunies, élever les bras, paumes ouvertes vers l'avant, en inspirant. Expirer en se pliant en avant, les bras pliés, les paumes creusées et tournées vers le visage. Toucher des coudes le sol entre les genoux...



128 - Contracter le bassin et le décontracter. Les bras tendus suivent le mouvement du bassin en s'ouvrant, les paumes vers le haut, avec la contraction en avant, et les paumes vers le bas, avec la décontraction. Variante en tordant les bras tendus dans les deux sens, à partir des épaules...



129 - Balancer alternativement sur les fessiers en accomplissant le même mouvement. Composer des mouvements de bras expressifs...



130 - Les mains liées derrière la nuque, ouvrir les coudes et les remonter en tirant en arrière. Puis balancer d'un côté puis de l'autre.



131 - Glisser une jambe repliée en arrière. C'est le bassin qui va entrainer tout le tronc et les bras. Les bras suivent le mouvement du bassin. Amplifier le mouvement et se soulever en se tendant au maximum. Expirer en revenant à la position initiale.



132 - Placer le pied gauche sur le sol devant le genou droit. Se tendre d'un côté puis de l'autre, en se soulevant et en cambrant le corps du côté de la jambe repliée. Prendre appui sur la jambe repliée et le bras du même côté.



133 - Se relever à partir de la position précédente et rester en équilibre. Changer de jambe et retomber en se contractant.



134 - Assis, basculer en arrière, balancer en avant et en arrière et s'accroupir, le corps reposant entièrement sur les pieds.



135 - Ouvrir les bras, en gardant cette position accroupie, contracter les muscles du ventre vers le haut (tous les muscles du tractus génital, dont le sphincter anal). Puis contracter les muscles du cou en pressant le menton contre la poitrine. Relâcher.



136 - Balancer sur un pied puis sur l'autre. Puis balancer le tronc de haut en bas comme un ressort et se relever en inspirant fortement.


Exercices en position debout (Planche 231)



137 - Debout, s'étirer, monter sur les orteils, essayer d'atteindre le plafond, et se maintenir ainsi suspendu, en équilibre, souffle retenu. Puis d'une détente, expirer en contractant le bassin, bras repliés devant le visage, les paumes ouvertes vers l'intérieur, creusées, genoux légèrement pliés. Puis de nouveau, inspirer... Cet exercice renforce l'équilibre de l'axe vertical. Variante : Retomber les bras de côté en expirant, les relever devant le visage ou par les deux côtés...



138 - Coudes collés au flanc, plier les genoux en expirant et se relever sur une jambe en inspirant. Se dresser sur les orteils. La plante du pied relevé adhère fermement contre la cuisse opposée. Les bras sont relevés, mains jointes, paumes contre paume. Rester en équilibre....



139 - Les bras sur la tête ou derrière la nuque, en équilibre, fléchir le tronc vers l'arrière, puis vers le côté de la jambe levée puis de l'autre, puis en avant puis de côté; tomber, les jambes croisées, redresser le corps dans l'axe du tronc, se tendre, une jambe rejetée en arrière et rester en équilibre. Plier la jambe relevée, placer le genou relevé dans le creux du genou de la jambe soutenant le corps et s'asseoir puis se relever dynamiquement. (cf 133).



140 - Enchaîner en étendant une jambe pliée sur le côté ou en avant et en se balançant sur une jambe puis sur l'autre. Le buste est droit. Faire une flexion complète sans bouger les pieds...



141 - Composer, dans cette position, plusieurs mouvements de bras...



142 - A partir de la même position, se dresser sur une jambe, en arabesque, rester en équilibre, basculer la tête en avant, prendre appui sur les mains, balancer la jambe relevée haute, la replier, tomber en se contractant, rester sans souffle et se relever d'une détente...



143 - Contracter et décontracter le bassin, en expirant et en inspirant Les bras composent des mouvements symétriques ou asymétriques. Mains sur les épaules, balancer le bassin latéralement. Puis décrire des cercles avec le bassin. Puis avec les genoux joints. Puis avec la tête. Puis avec les bras. Synchroniser les mouvements rotationnels.



145 - Soulever les jambes tendues à partir du bassin. Puis synchroniser avec les épaules.



146 - Monter sur les orteils et descendre lentement en pliant les genoux. Jusqu'à toucher le sol.



147 - Les bras relevés, essayer d'atteindre un objet et de le saisir par une main puis par l'autre.



148 - Pieds joints, bras relevés, dos droit, inspirer et faire des flexions latérales, faciale et en arrière, en expirant.



149 - Même position. Mais se plier en se contractant et se détendre en faisant les flexions latérales, faciale et en arrière, avec le geste de prendre puis de donner... Expirer en se fermant, inspirer en s'ouvrant.



150 - Pieds écartés, fléchir de côté, une main caressant la cuisse, l'autre se tendant par-dessus la tête.



151 - Tourner les épaules jusqu'à voir le talon opposé au sens de la rotation. Expirer durant la torsion. Ces torsions latérales assouplissent la colonne vertébrales, fortifient la sangle abdominale et régularisent les fonctions endocrines.



152 - Casser le corps en deux, complètement relâché. Diriger l'attention vers le plexus solaire. Onduler le dos sans efforts.



153 - Monter sur les orteils et se tendre en arrière, les bras tendus en avant. Tomber sur les genoux. Tendre le tronc en arrière en serrant les fessiers. Balancer plusieurs fois. Se suspendre tendu puis se plier en avant, le front au sol. Retenir la respiration durant la contraction en arrière. Expirer en se détendant.



154 - Genoux pliés, bien ouverts, frapper des talons alternativement puis sauter légèrement en frappant le sol avec les talons. En inspiration, la tête est renversée en arrière, les bras ouverts. En expiration, la tête est baissée et les paumes creusées, les bras croisés devant la poitrine. Contracter le bassin. Variante en tournant les épaules en avant...



155 - Genoux pliés, coudes pliés, tête basculée en arrière, se contracter. Le corps forme deux U capteurs des énergies complémentaires qui se rejoignent au plexus solaire - rayonnant. Se détendre puis recommencer plusieurs fois. Durant la contraction, le souffle puissant est retenu.



156 - Jambes pliées, se tendre en avant. Et tourner d'un côté puis de l'autre, mains en avant.



157 - Tenir les mains liées, se plier brusquement, tendre les mains entre les jambes, le plus loin possible. Tendre les jambes en relevant les hanches, garder la tête sur les genoux puis se redresser, inspirer et recommencer.



158 - Debout sur les orteils, se pencher en avant, plier les genoux, et tandis que les bras terminent leur cercle, cambrer le bassin et se relever. Les bras et le bassin forment deux cercles de sens contraire.



159 - Faire des cercles latéraux sur le même principe. Le bassin va dans le sens contraire des bras...



160 - Jambes droites, écartées, un bras relevé. Le bras gauche relevé tourne à droite, descend (on expire), les jambes se plient, le bras droit prend la relève pour continuer le cercle. Se relever en inspirant.



161 - Faire tournoyer le tronc dans les deux sens successivement.



162 - Mains liées derrière le dos, relever un genou en se contractant et baisser la tête. Le front et le genou se rencontrent.



163 - Debout, tenir une jambe avec une main, la tirer vers le haut et rester en équilibre.



164 - Se pencher latéralement jusqu'à toucher de la main, le sol devant le pied du même côté. Placer le bras devant le genou. L'autre bras, tendu, passe par-dessus la tête. Le regarder. Inspirer en relevant et expirer en se penchant de l'autre côté...



165 - Se balancer en avant puis en arrière. Expirer en se pliant. Inspirer en se relevant. Puis sauter...



166 - (Suite au 149) Prendre, se plier en fœtus, expirer. Donner, se détendre, s'ouvrir en inspirant et en sautant le plus haut possible, avec le sourire. Exercice de libération, l'on se sent, après l'avoir pratiqué, léger, léger et heureux...





Exercices à la barre pour danseurs (Planche 232)



Nous nous contenterons de quelques notations graphiques. Exercices 167 à 183.







Exercices d'expression des mains et des bras pour danseurs (Planche 233)



Après les quelques brèves notations graphiques suivantes, (exercices 184 à 229), nous reprendrons nos instructions pratiques.



230 - Debout, jambes écartées, bras tendus, serrer les épaules et rentrer les coudes.



231 - Mains derrière le dos, les ramener en avant comme pour offrir un objet...



232 - Elever les bras comme si l'on tenait un globe de cristal...



233 - Faire des mouvements des doigts, de la main, des bras avec la signification de prendre et de donner...



234 - Effectuer des mouvements avec les bras, synchronisés puis non-synchronisés, symétriques puis asymétriques, dynamisés puis non-dynamisés... Debout puis à genoux...



235 - Effectuer des cercles avec les bras en position haute, puis moyenne, puis basse à ras de sol. Puis avec les épaules...



236 - Ouvrir les mains, les mouvoir devant soi puis derrière soi de toutes les manières.



237 - Hausser les épaules, l'une après l'autre puis les deux ensembles, les bras ouverts ou fermés...



238 - Les bras tendus de côté, effectuer des rotations avec les épaules sans mouvoir les bras ni les mains...



239 - Placer les doigts sur le visage : Sur les yeux, les narines, entre le nez et la lèvre supérieure, sur le menton, les pouces sous les oreilles. Inspirer, serrer et relâcher en expirant...



240 - Bras tendus ou pliés, devant soi ou au-dessus de la tête, les battre en ciseaux, paumes vers le sol puis retournées...



241 - Bras pliés, coudes au flanc, paumes vers le sol, les lancer brusquement devant soi...



242 - Mains sur les épaules, amener les coudes en avant jusqu'à ce qu'ils se touchent.



243 - Mains à plat sur la poitrine, doigts joints bout à bout, les coudes restant sur la même ligne que les épaules, effectuer des rotations avec les coudes...



244 - Mains tendues le long du corps, paumes en bas, relever les bras et les redescendre tendus... Synchroniser avec la respiration.



245 - Bras tendus en avant, avancer l'un puis l'autre, à partir des épaules...



246 - Poings fermés, bras pliés, et genoux fléchis. Tirer les poings vers le bas et se relever...



247 - Tirer les poings vers le haut, puis l'un puis l'autre.



248 - Serrer les poings, les bras tendus le long du corps. Relever les poings, fermer les coudes à la hauteur des épaules...



249 - Mains liées bas derrière le dos, les balancer et tourner la tête dans le sens opposé.



250 - Balancer la tête et la suspendre un instant sur les côtés, en avant puis en arrière...



251 - Balancer le corps droit de tous côtés...



252 - Une main devant le front, l'autre rejetée en arrière, balancer le tronc puis les bras horizontalement.



253 - Les bras ouverts, contracter le bassin. Les paumes s'ouvrent ou se creusent suivant la respiration...



254 - Tête droite, menton rentré, poitrine soulevée, ventre rentré, pousser les fessiers en avant et étirer les bras vers l'avant avec le geste d'essayer d'atteindre puis de prendre quelque chose. Recommencer avec une jambe tendue rejetée en arrière.



255 - Avec une barre souple ou un bâton, effectuer tous les mouvements expressifs possibles. Par exemple, tenir le bâton tendu devant soi, le relever, le passer derrière le dos, effectuer des rotations, etc.



Exercices d'expression visuelle



256 - Fixer du regard le point situé entre les sourcils de l'animateur et le suivre du regard sans ciller. Respirer régulièrement.



257 - Regarder d'un côté puis de l'autre. Par ces mouvements latéraux, balayer tout l'espace latéral.



258 - Suivre du regard la ligne qui s'étend devant ses pieds jusqu'à son front, sans bouger la tête.



259 - Tourner les yeux dans tous les sens en des mouvements rotatoires lents du globe oculaire.



260 - Opérer des cercles avec la tête en maintenant le regard accroché à un point fixe.



261 - Imaginer le point situé à la racine du sourcil gauche, à la naissance du nez, comme lumineux. Sans se laisser distraire, sentir ce point se dynamiser...



262 - S'exercer à ne pas ciller fait acquérir une confiance en soi inébranlable. On peut ainsi rendre son regard fascinateur et insoutenable.



263 - La prise de regard, lors des joutes oculaires, est l'exercice le plus périlleux et ne doit s'y risquer que celui qui n'a rien à craindre. Accrocher un regard et lancer une pensée de sympathie si l'on veut retenir l'attention ou projeter la force d'un désir... Fixer dans les yeux, bien en face. Généralement par sympathie mais surtout pour affronter les regards fascinateurs ou de ceux dont on a à craindre. On devrait alors pouvoir les regarder et les fixer les premiers, s'opposant ainsi, ipso facto, à toute tentative de domination ou d'écrasement de l'individualité. Les rapports de regard sont éloquents. Celui qui regarde en face affirme sa supériorité, ou du moins, sa clarté et sa ferme intention. Toute personne devant tout être qu'elle ressent comme étant supérieure à elle, ne soutiendra pas son regard. Les femmes regardent généralement plus et mieux que les hommes. Si les regards s'évitent, c'est qu'un malaise et une antipathie sont ressenties instinctivement. Le corps ne fait que réagir aux pulsions instinctives d'auto-préservation bionarcissique.



La langue



264 - Rentrer la langue, pointe serrée contre le palais, puis la sortir et la tendre fortement puis la rétracter, la tourner, la rendre aussi agile qu'une libellule...



265 - Tirer brusquement la langue, crispant le visage, tout le corps contracté. Ces exercices alimentent les muscles du cou en sang, nettoyant la gorge et favorisant la robustesse des glandes et des muscles du cou. Par le massage de la gorge et du larynx qu'ils effectuent, ils renforcent la thyroïde, améliorent l'ouïe et la sécrétion salivaire. En plus de la prévention des maux de gorge, ces exercices libèrent des inhibitions...



Les joues



266 - Gonfler les joues. Les dégonfler en soufflant à travers une petite fente entre les lèvres.



267 - Aspirer les parties intérieures des joues...



Les contractions



Elles sont très importantes. Elles se pratiquent durant la rétention du souffle.



268 - Couché sur le dos, aplatir la cambrure des reins sur le sol, contracter le bassin comme pour écraser le sol avec son dos...



269 - Couché sur le sol, les jambes entre les pieds d'une chaise, tirer vers l'extérieur. Puis les jambes à l'extérieur, tirer vers l'intérieur...



270 - Serrer les genoux et écarter les pieds. Puis croiser les genoux et serrer.



271 - Un pied devant le genou opposé, s'asseoir sur la plante du pied et l'écraser. Appuyer l'anus sur le talon. Contracter le sphincter anal en poussant vers le haut. Contracter également les organes sexuels. La femme, par ces exercices musculaires vaginaux, raffermit ses muscles et rend le vagin plus étroit. L'homme augmente sa maîtrise de son énergie sexuelle. Le tonus musculaire de tout le tractus génital est développé.



272 - Mains en appui de chaque côté des cuisses, pousser pour se soulever...



273 - Assis sur les talons, les bras plies a angle droit, les coudes appuyés aux flancs, toucher les épaules du dos des mains ouvertes. Renverser légèrement le torse.



274 - Ecarter les doigts comme pour une interrogation. Serrer les poings. Ouvrir et donner. Prendre et fermer.



275 - S 'accroupir, se pencher légèrement en avant, étendre ses bras lentement, la main tendue en avant, contractée comme une griffe



276 - Bloquer le bras : Par un mouvement précis, concentrer intensément son attention sur son bras tendu durant quelques minutes. .. Le bras se cataleptise et se suspend, rigide. Il ne retombe que lorsque la rigidité disparaît d’elle-même.



277 - Debout, appuyer le poing droit dans la paume gauche et serrer fortement. Relâcher et changer de main. Elever les bras jusqu'au niveau des épaules. même exercice, un coude dans la paume opposée.



278 - Debout, jambes écartées, rapprocher puis écarter les genoux sans bouger les pieds, et contracter fermement.



279 - En station écartée, mains sur les cuisses, les genoux fléchis, allonger le thorax, pousser dans les aines, tendre les bras. Revenir lentement à la position initiale debout.



280 - Pousser les bras en avant puis des deux côtés. Le corps est droit. Les paumes bien ouvertes. Repousser d'abord un obstacle (les bras sont à demi-pliés au départ puis tendus) en contractant tous les muscles. Puis l'obstacle devient de plus en plus envahissant et oblige à reculer. Se défendre en contractant tous ses muscles...



281 - Debout sur une jambe, les jambes et les bras croisés, les coudes et les genoux se superposant, les paumes face à face,tendre les doigts comme les serres d'un aigle. Raidir le corps puissamment. Rythmer la respiration. Puis changer de côté.



282 - Le corps plié, vider ses poumons, contracter les abdominaux jusqu'à coller la paroi abdominale au dos. Cette contraction guérit instantanément tout trouble gastrique et intestinal. Contracter les muscles du tractus génital également dans cette position...



283 - Debout ou assis, ouvrir les épaules puis contracter une épaule puis l'autre puis en fermant les deux épaules et en contractant le bassin... Les bras suivent le mouvement décontractif et contractif général...



Instructions pratiques pour des mouvements enchaînés d'expression (Planche 234)



Il ne s'agit pas d'exercices à répéter mécaniquement. Ce sont plutôt des exercices d'observation de soi et de maîtrise. Il est nécessaire de se visualiser déroulant le mouvement. Se visualiser rempli de force et exécutant le mouvement précis prescrit par l'imagination. Il n'est pas nécessaire de s'observer dans un miroir, quoique cet instrument s'avère parfois nécessaire pour observer l'esthétique du corps dans l'accomplissement d'un mouvement... S'observer constamment comme dans un film au ralenti. Ce qui charge le corps d'énergies. Ces exercices à mouvements lents accomplis en un seul mouvement dynamique opèrent un travail constructif inégalable. Commençons par le plus simple.



284 - Debout. Coordonner la respiration et le mouvement. Inspirer en relevant les bras, expirer en se courbant. Plier un genoux et se redresser. Glisser sur le sol de tout son long puis relever le buste, inspirer, la tête rejetée en arrière. Faire le pont en expirant, bras et jambes bien tendus. Plier l'autre genoux en avant et se redresser en inspirant. Expirer en se courbant en deux à nouveau puis se redresser en relevant les bras.



285 - Etendu, bras, bras étendus au-dessus de la tête. Ramener les bras le long du corps, relever lentement le bas du corps, soutenir les hanches, jusqu'à ce que les pieds parviennent au-delà de la tête. Balancer sur le dos, prendre son élan et s'accroupir, les bars entourant les genoux, puis se lever en relevant les bras le plus haut possible. Puis inverser le mouvement.



286 - Enchaîner divers mouvements parmi les exercices 31 à 285.



287 - Assis, jambes jointes repliées sur le côté, basculer sur le dos, un bras glissant le long du corps. L'autre bras dessine un arc de cercle. Le regard le suit. Ce bras bien tendu à l'extrême dans l'axe général du corps, se cambrer, la tête tendue en arrière, un genou dressé. Puis achever le cercle, se replier en fœtus et se relever...



288 - Debout, se baisser, ramasser une pierre lourde gisant entre les jambes, tendre les bras sous l'effort, se relever lentement en inspirant, puis, par une puissante détente de tout le corps et en expirant fortement, la rejeter loin derrière soi.



289 - Lancer du javelot. S'observer comme dans un film au ralenti. L'exercice devrait pouvoir se dérouler durant une minute pleine. Garder la position finale durant une minute, suspendu au javelot traversant les airs…



290 - Tirer à l'arc. Idem.



291 - Lancer un poids. Idem



292 - Lever poids et haltères. Idem



293 - Nager à plat ventre. Idem



294 - La course lente. Idem



295 - Faucher du blé. Idem



296 - Casser des bûches. Idem



297 - Tirer une corde. Idem



298 - Grimper sur une corde. Idem



299 - Puiser de l'eau dans un puits. Idem



300 - Combattre (Karaté - Kendo - Escrime...) au ralenti. Effectuer chaque geste d'attaque ou de défense au ralenti comme un mouvement de danse. Les chorégraphies sont ainsi dépouillées de toute violence.



301 - S'imaginer bloqué dans une cellule étroite, tâtonner sur le mur, sentir les obstacles... Puis soudain le mur s'électrifie. On s'électrocute lorsqu'on le touche. Puis l'on trouve une sortie, l'on déblaie vite, on se faufile à travers la fente, on sort vers la liberté et l'on court, heureux...



302 - Faire naître un geste, le faire suivre par les mouvements des membres de tout le corps...



303 - Effectuer des mouvements composés sur la base des gestèmes chorégraphiques ci-dessous : Exercices 304 à 322.



*



Hommage soit rendu ici aux chorégraphes de la modernité qui ont su marquer leur époque et apporter à tous les danseurs la beauté renouvelée de l'expression corporelle la plus parfaite : Martha Graham, Maurice Béjart, Alvin Ailey, Roland Petit, Merce Cunningham, Carolyn Carlson, Angelin Preljocaj, etc.

Consulter également le vocabulaire de la danse classique avec ses pas et ses attitudes codifiées, ses positions normalisées, ses mouvements et ses expressions traditionnels.





III - 6 - B - Les arts martiaux chorégraphiés



Ils n'entrent pas dans le cadre de notre présent cours d'instruction bien qu'ils fassent partie intégrante des arts gymnosophiques.

Actuellement, ces arts, dans leur pratique sportive, sont prostitués en exercices d'agressivité qui visent à dégrader, à détruire l'adversaire, tout contradicteur, à le punir, dans une relation sadomasochiste. Dans le climat concurrentiel qui sévit dans le monde actuel, ils contribuent à développer chez certains un comportement agressif, une combativité extrême dans la recherche de la victoire sur l'autre à tout prix. Et donnent l'illusion de s'accomplir en s'affrontant aux autres - les adversaires. Pour d'autres, ces arts servent d’exutoires à leur agressivité accumulée, à leurs pulsions agressives instinctuelles non-exprimées. L'espace sacré du dojo devient salle de cris de haine et le tapis un enfer...

Traditionnellement, les arts martiaux développent les qualités de présence à soi, de paix intérieure, de puissance dans la souplesse psycho-somatique, d'efficacité par la maîtrise de gestes fulgurants servant à la préservation de soi, de résistance à la souffrance et à toute adversité éventuelle, de mépris de la mort, et surtout de respect infini du partenaire considéré comme un autre soi-même... Bref les qualités aboutissant à une affirmation de soi claire, nette, sans entraves, chacun devenant soi-même son propre maître, sa propre arme dynamique, toujours disponible, prête et sans peur. En fait, les pratiquants sérieux des arts martiaux détiennent le moyen de n'avoir jamais à se battre. Par la certitude, l'assurance imparable de leur puissance et leur confiance en eux-mêmes. Cette confiance ne s'acquiert pas en une heure. Elle exige, comme tout art, un apprentissage long, difficile, patient et tenace.





III - 6 - C - Le sommeil



Dormir c'est récupérer, recharger ses batteries. Le sommeil est donc une nécessité pour l'organisme. Les heures de sommeil, grâce aux exercices d'arts gymnosophiques, se trouvent allégées. Le sommeil est calme et l'on se réveille en excellente forme. Avant de s'endormir, se concentrer sur sa nuque. Et lever les globes oculaires vers le haut. Diminuer la tension artérielle en se visualisant dormir en paix profonde...







III - 7 - L'INTELLIGENCE CHORÉGRAPHIQUE

SE DANSER

« La cérémonie immédiate. »

Alain

III - 7 - A - Se danser élan et lien



La vie est mouvement. Se signifie par et dans le mouvement. Et la danse unitaire est danse de vie, danse cosmique, universelle. A travers une lente découverte du sens et du mouvement, la danse unitaire exprime la genèse. Toute genèse. Celle de l'être-univers, comme celle de l'être-individu, de tout biotype, de son développement de la graine à l'arbre, du point au cercle à la spirale dynamique. Les pulses. Le devenir universel ou particulier à travers les multiples transformations. Toutes les expressions dynamiques de l'être-vie.

Union des mouvements et des rythmes de l'être individuel - le danseur, avec les mouvements et les rythmes de l'être universel. Pouvoir et processus d'identification, la danse est donc initiation à une existence sacralisée. Le danseur relie en son creuset toutes les dimensions de l'être-vie. Ce qui définit la religion. Redécouvrir ainsi l'aspect sacré, intérieur, de la danse qui devient dès lors une quasi-mystique. Nous sommes loin du show, du faste, des paillettes, de l'accessoire décoratif et purement sensuel. L'impulsion originale du danseur guide son interprétation de la vie, bien au-delà de la sensibilité visuelle. Le danseur allie le vécu - son vécu existentiel - et le sens à la clarté de la forme, unifiant connaissance, expérience et esthétique gestuelle.

Le geste se signifie de lui-même, réalisant la beauté, la véracité d'un sens. La main, le visage, le corps, tout exprime, témoigne de l'intention, de l'émotion vécue. Sans être un rébus... Comprendre c'est ressentir et pouvoir exprimer clairement. L’exécution de tout mouvement se fait doucement, au ralenti dynamique, dans la simplicité et la sûreté, l'économie du geste, la moindre dépense d'énergie gestuelle. Et le silence intérieur qui réalise le vide en peinture, le silence en musique, l'ellipse en poésie, réalisera l'immobilité dans la danse.

Tout mouvement se fait sans hésitation, sans possibilité de moindre correction. Le moment est unique, incapable d'être effacé. La danse est jaillissement de l'instantanéité. Elle enregistre instantanément un moment unique d'authenticité, de vérité, et en formule la magie. L'instant-éternité d'une présence hors temps, hors espace.

La danse, dès lors, signifie danser la vie, danser le sens de la vie, danser sa conception de la vie et enfin danser sa vie. Ouvrant la danse, le corps du danseur nage dans sa vie. Seul l'artiste danseur chorégraphe saisit, comprend, vit et communique l'intimité de la réalité, source, fleuve et lit du fleuve. Bois, flamme et feu. Graine, Il devient arbre et fruit. Sève qui transmue sa propre matière en matière universelle. Il est l'univers vivant dans et par son propre corps-creuset. Telle est la substance de son art.

Ainsi la danse est-elle donc intuitive, non intellectuelle, non sentimentale et non mécanique. Elle est surgissement d'une pleine présence à soi et au monde. Le danseur ressent et agit avec/par son corps-espace. Pleine présence à l'intelligence existentielle. Le vivre dans son entière réalité.



La danse tendait, dans les dernières années, à la projection des conflits irreliés et neutralisés, des angoisses, des obsessions, des brouillages et des bavardages incohérents et massifs, en un défoulement chaotique théâtralisé, s'arrêtant à la sensation primaire, au jeu, au jeu des formes et au divertissement, spectacle théâtral où l'on assiste à des performances qui ne sont que de froids exercices... Bref, une danse coupée du sens de l'être, du sens de la vie. Sa technique est basée sur la répétition machinale, l'érudition et le procédé. Nous, nous préférons la danse comme prétexte et preuve de la pacification de l'individu, preuve de son intelligence de l'univers, de sa cohérence, et preuve de sa propre créativité... Un mode d'expression et de communication relié à l'être-vie. Une transfiguration de l'intelligence de la réalité vécue en intelligence d'expression chorégraphique. Il s'agit d'une culture qui n'a qu'un projet unique : Vivre et universaliser son être. Nous disons ainsi la solitude du danseur et sa dimension religieuse ou mystique, de solidarité universelle. Le danseur est élan et lien. Il l'atteste par son art.

La danse unitaire exige une forte personnalité. D'abord pour pouvoir ressentir la pleine valeur du répertoire gestuel et l'intégrer. Pour pouvoir s'exprimer personnellement, non exécuter une partition décidée par d'autres, c'est-à-dire s'exprimer sans le secours d'aucun chorégraphe, étant soi-même son propre chorégraphe. Et surtout, surtout, pour ne pas s'exhiber, se donner en spectacle, étaler sa virtuosité et rechercher les applaudissements. Par ce moment de beauté et de métamorphose, réinstaurer enfin la primauté de l'individu, la pleine solitude du danseur-créateur, ainsi que sa solidarité universelle...



III - 7 - B - Techniques de base pour l'intelligence chorégraphique



1)- a)- D'abord méditer longuement, en silence, sur son vécu individuel, sur l'univers, ses puissances, sur les relations dynamiques entre les êtres, sur les valeurs profondes, secrètes souvent, des relations visibles et invisibles de l'univers, sur l'harmonie, sur une musique, sur un chant, etc. Etre sans passé, nouveau, disponible à l'instant, prêt à découvrir, à ouvrir un sens, à s'inventer...

b)- S'identifier à une émotion vécue ou imaginée (autrement vécue), un avènement, une intuition, une musique, un chant, une idée, une loi universelle, une relation dynamique, un poème... S'échanger. Puiser son inspiration aux sources vives de la réalité. Toute la réalité, familière ou mystérieuse. Le thème ne sera jamais qu'un prétexte pour le danseur, un élan. La danse seule est son essor et son but. Et la danse c'est lui-même en question.



2)- a)- Se retirer en une salle close, calme, ou dans un espace naturel calme, pour le mûrissement de sa démarche.

b)- Méditer sur son adhésion, son identification, sur la manière de la transcrire gestuellement, sur les possibilités d'expression. Comment le rêve surgira-t-il de soi ? Comment associer les concepts, les émotions et les gestes qui les expriment ? Comment capter l'éternel dans le temporel ? Les exigences de la forme exaltent. Tout geste implique un choix lucide. Et se séparer de son corps par tout son regard pour mieux l'ouvrir de l'intérieur. Oublier ses études académiques, se libérer de toute compétence théâtrale ou chorégraphique précédemment acquise.

c)- Décider des mouvements de base, des gestèmes, des éléments gestuels différentiels les plus expressifs, de leur combinatoire. Pour une transposition qui soit une transfiguration (non une démonstration). On ne cherchera pas à persuader par les effets de réalité et à faciliter l'identification. Plutôt, on essaiera de faire accéder le spectateur au réel vrai, tel que ressenti et exprimé par son émotion et sa geste... On s'en remettra pour le déroulement chorégraphique à l'inspiration, à l'impulsion créatrice du moment, tout en restant en liberté surveillée. Ce qui exige une connaissance approfondie de son génie personnel. L'unique source restera son propre cœur. Sinon, la gestuelle ne sera qu'une jonglerie.



3)- De la poésie à l'art concret. Dans l'extrême nudité intérieure, se déplier en un lent rituel. Se déployer danse, rituel dans un sanctuaire. Donner vie et sens. Représenter et refaire l'univers. Exprimer sa propre représentation de la réalité, livrer un sens de la vie dans une inépuisable richesse d'interprétation. Formuler sa démarche sobrement, en exécutant lentement et sans retouches, et se concentrant non plus sur les mouvements et leur continuité, sur le souvenir de ce qu'il faut faire ou ne pas faire, mais sur leur sens vécu, aboutissement de la méditation. Et tendre vers l'immobilité dynamique, pure beauté. L'espace n'est pas éclaté mais ramené à soi; le danseur est l'espace, source vive qui se développe librement selon sa logique propre. Et, de l'espace même de l'ouverture gestuelle, va germer la signification, au croisement du temps et de l'éternité. Chaque danse est la création d'un nouvel univers.

Et, au bout de sa trajectoire, le danseur se replie dans son silence... Prolongement intime de son chant.

La danse donc comme processus incessant d'auto-découverte, d'auto-révélation, d'auto-célébration. Comme acte de recréation, procédant de la pure nécessité intérieure. Le danseur se confronte, se redécouvre, se recrée - à partir de son propre corps., comme relation unique au monde. Comme méditation sur l’instant-éternité. Comme présence du monde en soi. Comme communion. Comme avènement d'une vérité existentielle, dans la simplicité.

Unité de l'inspiration, de l'intégration et de l'expression. Le hors-temps vécu dans la durée. L'artiste se fond avec/dans sa gestuelle, se réalise, s'accomplit en elle et accomplit en lui-même tout l'univers. Tout est un et tout se tient. Solitaire et sans accoutrements, le danseur structure son espace corporel et remplit l'espace en lui et autour de lui de toute son intelligence gestuelle. A travers laquelle il exprime, communique et partage son expérience unique non recommencée et non renouvelable.

De préférence loin de tout public, sauf, occasionnellement, des intimes. La danse reste vivante devant un public ou en son absence. Reliant leur regard au déroulement de sa geste, leur être à son être, les spectateurs, à travers cette expérience visuelle unique, sauront communier avec le danseur et s'y relier durant toute cette cérémonie communautaire immédiate, le rencontrant dans sa véritable identité et dans son expérience communielle unique et non renouvelable. Et, à travers lui, se découvrant eux-mêmes, découvrant l'universelle réalité, l'appel de la vie, l'élan biologique, et enfin s'augmentant de beauté, de sérénité, de plénitude. Et autant le danseur se donne à sa danse, sans divertir de l'essentiel, autant la danse se donne comme plénitude communielle.

Le danseur est le creuset et le lien qui relie la dimension charnelle de l'intelligence à la dimension des mystères dévoilés. Graveur d'intensités, il est le (nouveau) prêtre consacré du Temple. Un re-créateur d'absolu.


III - 7 - C - La gestuelle expressive



La chorégraphie unitaire d'expression et de stylisation thématique se base sur certains motifs mélodiques, un bref répertoire de gestèmes sériés, accordés dans l'affinité, ritualisés, et dont la trame doit être nécessairement maîtrisé. Les thèmes principaux et leurs développements gestématiques (chorégraphiques) seront puisés dans notre descriptive de la valeur expressive des nombres, des phonèmes, des signes idéographiques, des métaphores érotiques et mythologiques, des psychodrames, etc.



L'indispensable vocabulaire de la chorégraphie unitaire se base sur le code universel suivant :

1 - Le centre plexuel est le centre de gravité du corps.

2 - Tout mouvement s'exprime à partir de ce centre, venant de l'intérieur.

3 - La contraction et la dé-contraction forment le double mouvement de base par lequel tout être respire, se déplie et se replie, s'ouvre et se ferme, donne et reçoit...

4 - La respiration suit le rythme : Inspiration pour l'élan, le flux, et expiration pour le reflux, le repliement. Et rétention durant l'immobilité.

5 - La danse doit rythmer les rapports de pulsations entre les différents organes et entre l'individualité et tout ce qui est extérieur à elle. Jusqu'à l'identification.

6 - Tous les mouvements du corps auront pour but de réunir les opposés. Par exemple les deux bras, les deux épaules, les bras et les jambes, ou bien encore la tête, exprimant le détachement, l'amour, la tendresse, et le coccyx ou le bassin, exprimant l'attachement, le désir, la force...

7 - Le danseur va du point au cercle à la spirale. Du 1 au 10.

8 - Le tournoiement spiraliforme exprimera, par exemple un ballet d'atomes animé par le chant correspondant de phonèmes expressives. La rotation est circulaire et se développe axialement, le corps s'élevant à la verticale par rotation axiale.

9 - Les mains sont les antennes du corps. Elles suivent le mouvement plutôt qu'elles ne le créent... Parmi les différentes positions, remarquons la suivante : Par la main droite ouverte et tournée vers le haut, recueillir, puis intégrer ce qui a été recueilli en son centre plexuel, puis redistribuer, répandre par la main gauche ouverte, tournée vers le bas...

10 - Lorsque les mains sont réunies symboliquement, former avec les pouces et les index joints, une forme ovoïde pour la femme et triangulaire pour l'homme.



III - 7 - D - Exercices d'identification



Dans les exercices d'identification, l'on observe, d'abord, en s'intégrant dans tel milieu, puis l'on montre, par la transfiguration gestuelle, expression-source, toute l'intelligence de son identification. Nous proposons les quelques exercices suivants et tous les exercices indiqués au premier chapitre. Les pratiquer sans chercher, par le déploiement de l'activité dramatique, à atteindre des effets de réalité.



323 - Découvrir un élément, s'y identifier (un arbre, un ruisseau, un oiseau, le feu, la pluie, le verre, la prison, la liberté, l'amour, etc.) et l'exprimer sans perdre son identité au profit de l'élément, mais plutôt en recouvrant son identité de celle de l'élément. Et en restant dans le concret, de toute sa tension. Le mouvement général du corps doit correspondre à la personnalité de l'élément, à son espace, à son rythme... (Se souvenir du Boléro de Ravel chorégraphié par Maurice Béjart et dansé par Jorge Donn ou Sylvie Guillem ou Maya Plisetskaya)



324 - Découvrir une rencontre entre deux éléments (l'eau et le feu, le lierre et l'arbre, l'acier et le verre, le savon et l'eau, un animal et une plante, le corps et la tempête, l'homme et la femme, l'abeille et la fleur, etc.) et exprimer les interactions et les différents niveaux de relations entre eux...



325 - Se voir dominé par un élément et chercher à s'en débarrasser.



326 - Exprimer l'écoulement du jour ou de la nuit, ou des deux successivement, et la dynamique qu'il provoque en soi-même et sur les différents existants...



327 - Exprimer l'apprentissage du vol par les oiseaux et la liberté de voler. Exprimer les tentatives de l'homme de voler.

 

III - 7 - E - Danses et théâtres



1)- Danses folkloriques et sportives



La danse folklorique garde toute la saveur des ethnochorégraphies. Nous apprécions les performances spectaculaires de certaines troupes à la mécanique bien huilée. Face à la chorégraphie individuelle que nous venons de décrire, la danse folklorique reste, pour nous, l'expression la plus authentique de la vie communautaire. Elle est joie et l'on ressent, à la pratiquer, toute la chaleur culturelle des traditions vivantes. Les danses sportives, en couple, ou individuelles comme le Hip-hop, reflètent la diversité dynamique des styles musicaux et des rythmes. La danse sensuelle ou érotique, quant à elle, danse des sept voiles ou danse du ventre, répond au besoin de parade amoureuse et d'identification sublimée par la beauté des danseurs.



2)- Théâtre



Un mot sur le théâtre. A l'heure des bilans, si nous constatons que la plupart des formes théâtrales essayées durant ces dernières années n'ont pu satisfaire leur public, c'est que le théâtre s'échinait et s'égosillait dans des expériences-spectacles sans réelle portée. L'engagement dans le délire s'évaporait en sarabande. Les pièces, sources taries, éclataient en... pièces, en une suite de bribes, de bruits et de fureurs, un mélange confus de cris, de grimaces et de pitreries, de contorsions, de distorsions, de mouvements improvisés sans attaches. Duperies et leurres, comiques ridicultes, gauches parades de couples ou de trio biaisées pour éviter les affrontements réels. Et l'absurde le disputait à l'amusement de spectateurs naïfs jamais repus de fadaises... Théâtre braillé - passe inconséquente d'absurdistes, théâtre sans dignité, sans finalité, banalisé et sans portée. Les efforts des comédiens n'ont porté que des fruits amers.

Ce théâtre de récréations ou de faux engagements n'a pas notre préférence. C'est pourquoi, nous ne considérons valable, en définitive, que l'expression théâtrale du danseur qui nous livre son expérience intime de la réalité, sa création unique, qui nous lie à sa geste sereine et qui nous réunifie, fécondés dans un moment de pleine beauté. Le théâtre chorégraphique est acte, initiation à l'intensité d'être. L'acte théâtral est foudroyant dans son mouvement, ses effets vocaux et visuels... Mise en scène de la vie, rituel - avènement qui sème de semences fécondes... L'acteur-danseur s'incorpore des états de conscience, sans porter de masques... Il s'exprime sans se gommer. Car c'est lui le compositeur, l'auteur et le chant...





III - 8 - PRATIQUE DE LA RÉFLEXION ET DE L'IMAGINATION ACTIVE



Pour aborder les exercices des étapes ultérieures, il nous faut, au préalable, atteindre un certain équilibre psycho-somatique. La pratique méditationnelle est un élément important pour la clarification des idées, première étape pour atteindre l'équilibre psychosomatique prouvé par une assurance de caractère et une confiance en soi inébranlable.

La méditation est un état tout à fait différent de l'état hypnoïde autogène, de l’auto-induction hypnotique, de la somnolence, de la rêverie, d'une détente mentale incontrôlée aboutissant à une imagerie désordonnée, de l'auto-analyse, de l'extase ou de la transe. Il ne s'agit pas d'un état hypovigile mais d'un état conscientiel serein, soutenu par une attention vigilante continue. C'est un continu de veille, un niveau élevé de vigilance contrôlée, une concentration sans tension, sans effort volontaire. Le méditant est un témoin actif développant une continuité de personnalité dans la vigilance lucide. L'esprit abandonne sa pesanteur, son dogmatisme, et devient léger, clair. Il arrive à distinguer le relatif du permanent et comprend que le permanent est la condition du relatif...

La méditation suppose donc le contrôle absolu de son impulsivité, la déconnexion de toutes les attaches parasitaires qui dispersent l'attention, de l'effort volontaire qui limite ou supprime l'enchaînement des associations iconales spontanées. La méditation augmente le pouvoir de s'isoler de ce qui ne nous plaît pas et de s'immuniser contre certaines perturbations (impatiences, bruits, odeurs agressives...). A la limite de la pratique méditationnelle, l'attention intense, continue, concentrée, fixée sur une image ou un son par exemple, exerce un réel pouvoir de déconnexion. Aucun stimulus n'atteint plus le cortex cérébral. Aucune réaction ne se manifeste, même les brûlures n'influencent pas le cerveau. Le tracé de l’électroencéphalogramme ne montre aucune perturbation. La pression artérielle baisse, ainsi que le tonus musculaire. Le rythme cardio-pulmonaire ralentit.



Préalables. Se laver mains et visage. - Pratiquer au grand air, dans les montagnes, les vallées, les forêts, ou bien dans une chambre calme, dans un cadre harmonieux, tranquille. La mer, les cours d'eau dispersent l'attention. Regarder plutôt un feu, il fixe l'attention, la concentre, apaise l'intellect rationnel et stimule l'imagination. - Assis de préférence, en tailleur, le corps très droit, calmement, les lombaires cambrées, la colonne vertébrale dans le plan vertical Terre-Ciel, le menton rentré, la tête relevée claire. Le nez et le nombril sont dans le même plan. La bouche fermée, les dents se touchant, la langue au contact du palais. Les commissures des lèvres légèrement relevées. Les yeux ouverts, le regard fixé à environ un mètre droit devant soi. Les mains se rejoignent à la hauteur du nombril, la gauche ouverte sur la paume droite, avec un contact léger des pouces.

S'éclairer du but à atteindre par la méditation. Ecarter tout ce qui est étranger à cet objectif. Puis se relâcher totalement, se détacher de toute ambiance... Méditer c'est se rassembler en soi, s'habiter. Entrer dans le silence, présence entière à soi, conscience du plein-être. C'est un état, une dynamique de présence au monde. Sans se détacher des autres mais, au contraire, en être solidaire, percevoir et comprendre l'unité de tout et se vivre lien. Durant le sommeil, on oublie totalement son existence. C'est après le réveil qu'on sait avoir dormi. Durant la pratique méditationnelle, au contraire, on reste vigilant, éveillé - mais sans tension, relâché, confiant, pratiquement dans l'état physiologique du sommeil.

La pratique assidue de la méditation élimine la confusion, 1'impatience, l'anxiété, l'avidité insatiable et les frustrations, l'envie famélique et la honte, l'indolence et l'apathie, les jalousies, la dissimulation, les soucis et les gémissements, les complaisances et l'amertume, les injustices, la dureté, les susceptibilités, les peurs, la fièvre des prêches et les fanatismes, la dispersion et toute agitation conflictuelle. Tout ce qui nous submergeait...

Méditer c'est faire silence. Le monde actuel souffre de tumulte, est malade de tumulte. Les gens parlent trop, écoutent peu. Les cerveaux se suralimentent et s'engorgent de fadaises et de futilités. Partout des conflits d'idées sans racines, d'opinions incertaines, de proclamations, de vanités... La parole vaine, parasitaire, est preuve de faiblesse, le silence preuve de force. La vérité d'ailleurs, pour être atteinte, ne peut se communiquer que par et dans le silence. Toute autre forme de communication risque les malentendus... Méditer, enfin, c'est ne laisser personne penser à sa place. Car ce que l'on est, personne ne peut l'être à notre place.



III - 8 - A - Processus interrogatif de la pensée rationnelle



Penser est un acte vivant qualitatif qui progresse en spirale. Il postule l'exigence de tout voir, de tout comprendre et de pouvoir tout dire. Des deux plans de pensée : le discursif, la connaissance intellective rationnelle, - et le suprarationnel, nous exercerons maintenant le premier. L'espace intellectif assure la compréhension des relations organisationnelles entre les éléments fonctionnels d'un ensemble La raison est une méthode exigeante qui oblige l'intelligence à s'augmenter par son exercice. Elle s'initie par l'apprentissage aux interrogations.

On ne connaît l'univers qu'à la mesure des questions qu'on se pose. Et pour poser les questions ouvrant aux réponses logiques, il faut chercher en soi. Et la route peut être très longue. C'est pourquoi, dans nos travaux, mieux que de donner des réponses toutes prêtes nous donnons à penser, plutôt, défiant le chercheur, l'obligeant à s'interroger lui-même, à se poser la question la plus incisive, à la vérifier, à découvrir enfin par lui-même la réponse. Et, de question en question plus pertinente, découvrir en soi-même, par soi-même, sa réponse logique tellement attendue et qui ne se trouve nulle part ailleurs qu'en soi-même. Car on ne poserait pas de questions si la réponse n'était pas déjà au fond de soi. L'animateur aide seulement à la faire ressortir, à déblayer le terrain. Chacun est la conscience de toute question et de toute réponse.



Durant cette ascèse intellectuelle exigeante, chacun est son propre adversaire et sa propre logique. Toute question suscite une autre question. La question étant toujours la seule réponse jusqu'à arriver à la réponse expérimentale, souvent bien au-delà du dire. Il faudrait savoir poser la bonne question, par réductions successives, sans gaspiller son énergie en tournant en rond et plonger dans la logique sans crainte. Le lâche seul craint la vérité car il n'est pas capable de l'assumer. La vérité éblouit. Chaque question posée répond à une confusion. Elle recherche la clarté. Elle met sur la voie, éveille des échos qui dénouent les illusions auxquelles on s'accrochait, libèrent des conceptions figées, trop conventionnelles, académiques, toutes relatives... Elle oblige à creuser, à aller au fond des logiques jusqu'à réfuter systématiquement ce qu'il y a à réfuter. Par la sérénité de l'humour et du doute. - Vertu tonique de l'ironie et du nihilisme nécessaires afin de remonter jusqu’à la racine des questions et des réponses. Le doute, certes accablant, est le préalable essentiel à toute découverte.

Ainsi toute réponse à une interrogation vient-elle d'elle-même au moment le meilleur. Lorsqu'on est prêt. Lorsqu'on arrive à éprouver que la connaissance n'est pas seulement un savoir intellectif rationnel, ou une lente accumulation de savoirs ou de réponses partielles. S'empiffrer de déductions ne sert à rien, ne mène à rien dans la recherche et l'expérimentation des fondements. Mais le chemin, quelles que soient les distances parcourues et l'état des sentiers, nous mène au but qui n'est atteint que lorsqu'on arrive, enfin, à éprouver la nécessité d'expérimenter de l'intérieur toute la réalité - cette réalité certes concevable rationnellement, mais que toute descriptive risque de corrompre, sinon de fausser, ce qui rend tout commentaire qui la concerne parfaitement inadéquat.

Le processus interrogatif de la pensée rationnelle à travers la pratique méditationnelle est la voie la plus difficile et la moins pratiquée. Elle favorise l'acuité mentale, ouvrant à une saisie immédiate des relations. L'intelligence remonte la chaîne des causes et des effets. Sans dévier. Sans dérailler et sans s'assoupir. Dans une compréhension claire qui organise la fonction intellectuelle - sans aucune rigidité. L'esprit restant éveillé, actif et souple. En humour.

Pour pouvoir cesser de penser rationnellement et atteindre la conscience supra-rationnelle, il faut, au départ au moins, être capable de penser. (On ne peut cesser une chose qu'on n'a jamais faite.) La pratique méditationnelle aide à y arriver.



III - 8 - B - Instructions pratiques et exercices d'attention



L'introspection guidée pour une intelligence claire commence par l'étude des processus de pensée puis par les interrogations fondamentales. Il est nécessaire de se connaître soi-même d'abord pour pouvoir prétendre connaître les autres et le monde.



328 - Sans diriger son attention, observer simplement le cours de ses propres pensées, leur surgissement, leur tissage, leur disparition et leur remplacement. Sans penser à penser, sans réfléchir à la réflexion. Ne pas chercher à arrêter ses pensées - on n'y parviendra pas. On ne peut se libérer des processus mentaux. Les pensées passent et tarissent d'elles-mêmes. Dans une eau agitée, la boue se trouve à la surface. Dans une eau tranquille, la boue se dépose d'elle-même.



329 - Orienter le processus de la pensée. Susciter une pensée. En suivre consciemment tous les développements avec une attention soutenue, jusqu'à son ultime conclusion. Par exemple :



Graine ➪ racine ➪ tronc ➪ sève ➪ arbre ➪ branches ➪ feuilles ➪ fleurs ➪ fruits ➪ saveur ➪ digestion ➪ sang ➪...



330 - Penser à un point de départ (une question). Laisser se former des associations d'idées en relation avec le thème. Aboutir à une conclusion. Voir comment rattacher un élément quelconque à cette question.



331 - Tout objet est un complexe de relations que le regard clair devra découvrir et confirmer. Voir le monde dans une fleur, l'universel dans le singulier. Il n'y a pas d'objets isolés.



332 - Désirer la solution d'un problème. Le poser, point par point. Visualiser l'objectif utile, le but de ce problème. Attendre l'éclair intuitionnel, la réponse qui embrase et dénoue.



333 - Rechercher l'identité d'un objet (le quoi ?); sa façon d'être, où et comment ; sa raison d'être son pourquoi... Relever les preuves confirmatives analogiques, les concordances analytiques, - sa valeur relationnelle, sans les œillères du bon sens commun. Afin d'assurer à son interprétation une validité immédiate et universelle.



334 - Revoir sa vie, tout le cheminement effectué de l'enfance à l'âge adulte. Imaginer son avenir, la vieillesse et la mort dans les conditions actuelles de malêtre. Imaginer l'avenir dans les conditions de structure différente, y compris la structure sociétaire novalienne.



335 - Etudier les communications relationnelles des biens et des services ; des messages informationnels, intra- et extra-organismiques, dans le corps et entre les différents biotypes...



336 - Voir l'univers dans un poème : auteur ; composition ; structure ; destinataire; lecteur...



337 - Evaluer les références de l'infrastructure perceptive utilitaire, l'objectivité médiate du réel, l'appréciation objective... L'erreur comme étant un jugement incomplet, une interprétation circonstancielle, dépendant du voltage nerveux du moment ; une illusion, comme étant une relation illogique d'images suscitées par une dépression fonctionnelle.



338 - Suivre les cycles de la foudre, de l'eau, du vent, du charbon...



339 - Examiner les couples contrastés : Expansion/absorption ; mâle/femelle ; légèreté/pesanteur ; souplesse/rigidité ; feu/glace ; etc.



340 - Méditer sur les pulses...



341 - Méditer sur les symboles idéographiques.



342 - Répondre aux principales interrogations existentielles : D'où viens-tu ? D'où es-tu parti ? Qui es-tu ? Où vas-tu ? Attention : cette réflexion est existentielle. Elle est toujours très dure à assumer. Ne pas s'y engager si l'on n'est pas prêt.

Justifie ton existence : Pourquoi tes pieds, tes genoux, tes reins, ton cœur, tes yeux, tes oreilles, ta bouche, tes lèvres, ton cou, ton cerveau, ton sexe, tes mains ? Qu'as-tu fait de ta vie ? Que te sert de vivre ? Quel est ton vrai nom ? Qu'as-tu à donner ? Que cherches-tu ? Que veux-tu ?

Es-tu ton propre maître ? Si tu en as un autre, lequel ?

Si personne ne t'enchaîne, pourquoi cherches-tu la libération ? Es-tu le maître de tes passions ? Ou bien le sont-elles de toi ? Quand as-tu agi par toi-même, selon ta propre volonté ? Qui vit à travers toi ?



343 - Se sert-on de sa main pour tenir la même main ?



345 - Qui a le plus de valeur : un adulte ou un enfant ? Un arbre ou une graine ? Une graine ou un fruit ?



346 - Quelle est la cause du mal-être social ? Remonter des effets aux causes puis redescendre vers les effets les plus lointains.



347 - La matière enferme-t-elle l'immatière ?



348 - La vie dépend-elle d'un organisme ? ou l'inverse ?



349 - La mort est-elle désagrégation de la structure organisationnelle d'un ensemble ?



350 - N'es-tu rien par toi-même ? Es-tu tout par toi-même ?



351 - Qu'est-ce qu'on ne peut trahir dans la vie, qu'on ne peut renier ni en être déchu ?



352 - Récapituler l'univers en soi.



35 3 - Méditer sur l'illimité et le limité ; l'intention et l'extension ; l'élan, le lien et le lieu ; l'infini et le fini ; l'être et le devenir ; le hors-temps et l'historicité phénoménale.



354 - La vie est-ce un au-dedans immédiat, ou bien un après la mort dans le temps...



355- Les JE ➪ le NOUS ➪ le SOI.



356 - La mort comme déversement des JE dans le NOUS.



357 - Tout est un seul tissu...



358 - Le nombre se fait chiffres. La parole se profère, s'étend mots...



359 - Se regarder penser, regarder ses pensées sans les arrêter, comme un berger regarde ses moutons...



360 - Paradoxalement, se concentrer maintenant sur son attention. Se voir attentif. Ne pas lutter contre l'inattention. Tout effort devient une forme d'inattention...



361 - Concentrer son attention sur tout le perçu. Ou sur un seul aspect du perçu, un son, une vision, un parfum...



362 - Etre conscience pure, se ressentir conscience omniprésente, omnisciente.



363 - Se concentrer sur le centre cérébral, la glande pinéale hypophysaire. Ecouter avec ses nerfs. Se remplir des sons les plus hauts qu'on puisse entendre, puis des couleurs... Etre attentif au champ visuel interne en fixant une lumière blanche entre ses sourcils. Se voir baigné dans cette lumière puis la rayonnant à de grandes distances autour de soi, à partir de son centre.



364 - Et, pour être toute présence, se voir placé au milieu d'une roue ou d'une sphère. Dans l'ignorance des causes et des effets, on se place sur le bord ou sur les rayons de la roue et on est forcément balloté. Au centre, à la verticale, on dirige son navire aisément entre les écueils. Passer ainsi de la méditation à l'action.





III - 9 - L'INTELLIGENCE SENSORIELLE



Les exercices développant l'intelligence sensorielle favorisent l'épanouissement des facultés d'attention, de perception et d'action, de contrôle des voies sensorielles et d'orientation, etc. Ils ramènent à l'activité certaines facultés endormies ou négligées, épanouissant un plein savoir-être. L'intelligence sensorielle nous fait comprendre et nous apprend que nous sommes fondamentalement liens. L'épreuve du corps, par la connaissance et la maîtrise de sa sensualité, nous fait découvrir l'infinité en toute relation...

Acquérir l'intelligence sensorielle c'est tirer le meilleur parti de ses organes afin de ressentir et de comprendre plus et mieux la réalité et les multiples relations qu'elle féconde. Affinement donc des facultés sensorielles de découverte et d'expression. Réceptivité en acte majeur. L'être devient éveillé à toutes les relations phénoménales de la nature. Sans servitudes superflues.

C'est se rendre maître de son corps et utiliser les forces du corps et ses tendances afin de les orienter vers le meilleur. - Sans les écarter. On ne réprime pas, on ne supprime pas ses tendances biologiques sans conséquences. C'est pourquoi il faut les transfigurer constamment en forces d'activité créatrice, en habileté. Mais pour éviter de diriger ses forces d'une façon erronée et nuisible, avec des résultats destructifs, développer, au préalable, la compréhension du monde et les puissances d'amour en soi. C'est enfin, sans gaspiller son énergie, passer de la réaction à la création. Dans une existence sacralisée.

L'intelligence sensorielle développe les moyens d'exploration : - visuelle, du rayon visuel, rendant vivant l'espace d'invisibilité ; - auditive, du rayon acoustique; tactuelle, du rayon charnel; de l'ambiance dans laquelle on baigne; - des possibilités de mouvements par lesquels on circonscrit son propre espace ; - des possibilités d'expression et d'invention; de la puissance de compréhension et d'assimilation psycho-somatique; - de la faculté d'arrangement de son propre espace-temps poussé par ses nécessités bio-narcissiques; - tous moyens qui trouvent leur parfaite expression sublimée dans l'amour, clavier de l'intelligence d'être.



Instructions pratiques et exercices de développement sensoriel



365 - Développer le sens visuel : Regarder avec attention. Garder les yeux vivants. Tout est beau pour celui qui sait regarder. La beauté est dans celui qui regarde.



366 - Développer le sens auditif. D'abord écouter avec attention tous les bruits d'ambiance qui nous parviennent. Sélectionner un son et s'y attacher, le suivre dès sa naissance jusqu’à son extinction...



367 - (Suite) Puis s'exercer à chanter certaines voyelles des plus expressives. Les sonorités vocales simples que nous proposons n'ont aucun effet discordant. Au contraire. Nous les avons choisies pour leurs propriétés vibrationnelles émotionnelles particulièrement dynamisantes.

Etre réceptif, détendu. Sans rien présumer des effets - qui sont variables suivant les individus. Ressentir les effets vibrationnels sur soi-même et sur l'ambiance ou sur l'entourage immédiats. Chaque sonorité provoque des effets différents. Et plus le son est prononcé clairement, longuement et pleinement, meilleur sera le résultat et plus sensible l'effet.

Par exemple, le son (Ā) affecte particulièrement le système nerveux sympathique, les glandes, l'ambiance ; le son (Ē) dynamise les pouvoirs de visualisation ; (Ī) dynamise les pouvoirs de volonté ; (Ō) dynamise les pouvoirs d'activité dans la joie ; (OU) dynamise les pouvoirs de concentration fusionnelle ; (M - mm, lèvres fermées) a un pouvoir protecteur sécurisant; (R) trillé a un pouvoir harmonisant, vitalisant ; (Z) sifflant, doux, la langue entre les dents, stimule la force volontaire ; (MA) a une influence apaisante ; (RA) a une influence dynamisante sur tout le système nerveux ; (ÉM) réveille, libère ; (IO) affermit la confiance en soi ; etc.



368 - Dans une salle sombre, excluant l'influence du temps et dépouillée de tout ornement qui pourrait distraire l'attention, assis dans la position la plus confortable, écouter une musique et apprécier sa conversion psycho-somatique, ses effets sur l'organisme. A titre indicatif, relevons que la tonalité aiguë est stimulante, que la tonalité grave est reposante. Qu'un niveau sonore faible apaise tandis qu'un haut niveau sonore énerve. Un tamtam violent déclenche un rythme d'enthousiasme agressif. Les lamentations des negro-spirituals appellent à la tristesse, à la mélancolie, à la nostalgie. Les revivals appellent à l'espoir, à la création enthousiaste portée par un désir ardent de liberté. Le clavecin ouvre à l'infinitude. Les orgues ouvrent à la puissance de la vie. Le blues calme les nerfs. Le jazz rythmé est dynamisant. La flûte poignante comme la voix humaine exprime la solitude profonde. La flûte légère ouvre à la poésie des espaces de beauté. Le saxophone est nostalgique, comme le basson et le haut-bois. La guitare est gaieté ou tristesse...

La musique douce, agréable à l'oreille, abaisse la pression sanguine, fortifie le système glandulaire, aide à la digestion, réduit les tensions et les fièvres. Les valses, polkas et mazurkas dynamisent, toute indolence disparaît, les insomnies sont calmées. Les marches militaires, toutes en cuivres et percussions, entraînent à la marche au pas. Les chants révolutionnaires aident à surmonter les angoisses et entraînent l'enthousiasme. Les symphonies font naître, suivant les mouvements, un sentiment d'abattement, de révolte, d'angoisse, d'espoir, de sérénité ou de puissance... La portée thérapeutique de l'écoute musicale a été maintes fois prouvée.



369 - Affiner le sens tactile en touchant, palpant, ressentant l'intimité de tout objet, peau y compris, son relief, ses aspérités, sa douceur, sa chaleur... Puis en revoir en imagination, en ressentir fidèlement les sensations tactiles jusqu'à l'expérience de la satiété. Puis que le tactile devienne visuel... Développer le sens tactile de tous les organes dont la langue. Affiner le goût en exerçant la langue à goûter, envelopper, sucer un fruit, une glace. Ressentir les effets d'un toucher à distance. Les doigts en pointe, effectuer des passes rotatoires lentes au-dessus d'un objet, de la peau, sur certaines zones préférentielles du corps, par exemple les yeux, les oreilles, les coudes, les genoux, les paumes, le plexus solaire... Ces passes réveillent et décuplent la sensibilité cutanée.



III - 10 - L'AMOUR

CLAVIER DE L'INTELLIGENCE D'ÊTRE



« Et d'une grande écriture charnelle, j'aime. »

Eluard

La civilisation actuelle dépouille l'individu, le châtre de sa valeur fondamentale et ne lui reconnaît que celle de producteur de profits et de consommateur. Et poursuivant sa logique implacable, elle le dénature dans sa réalité, dans sa finalité d'élan et de lien, pour mieux l'asservir aux lois du profit. Cette civilisation le dénature dans sa réalité sexuelle, déniant l'amour. La sexualité, pour elle, devient un acte sexuel exclusivement physiologique, un procédé limité de plaisir, une vidange machinale, de préférence anonyme... Eludant ainsi la signification fusionnelle totale de la sexualité et coupant l'homme de ses racines pour mieux l'exploiter, le rendre obéissant et servile. Et le cloisonnant en différentes spécialités et l'empêchant de lier ses différentes activités et de se retrouver libre, puissance de vie, élan et lien... Tandis que l'homme, dans sa culture et ses activités, toutes ses activités, devrait être un tout indivisible. Et la sexualité, donc, une partie intégrante de sa culture ; davantage, sa preuve sublimante. Elle requiert donc une nouvelle formulation au sein d'une éducation novalienne qui se veut complète.

L'amour est découverte, communication et communion. Reconnaissance de soi et de l'autre, du complémentaire. Il est partie intégrante de l'intelligence de l'être. Il accomplit le besoin d'intensification existentielle par la fusion, l'achèvement de soi avec/par l'autre. Chacun est une expérience d'être, une expérience unique de l'être, une relation infinie à l'être. Par et dans l'amour, chacun va vers l'autre, aspirant intensément à l'unité, à se réunifier avec/par/dans l'autre, à retrouver, par sa geste fusionnelle, la nature androgyne du couple absolu.

Et chacun désire être recherché, reçu, reconnu, aimé pour pouvoir se communiquer. S'échanger. Et vivre l'unité du couple absolu. Si l'amour est profond et exclusif, et que l'emprise est irrésistible, chacun se densifie et donne à l'autre naissance et vie, ouvrant l'illimité. Chaque couple amoureux commence un univers. Recommence l'univers. Et est responsable de cet univers.

L'amour passe par la dimension charnelle, l'espace d'intelligence du corps. Et ce sera le thème du présent chapitre. L'instrument de l'amour et sa preuve, c'est le corps. L'amour sexuel est la plus haute communication physique possible entre les vivants. Un moyen sûr de connaissance de la réalité intime de l'univers et de ses lois. La sexualité est l'autel de l'unité nécessaire. Tous les sens s'accomplissent, ultimes et sublimés, dans le sexe - qui intègre la connaissance qu'ils transmettent.

La sexualité est un art complet de bonheur et non un vague vestige de la curiosité infantile en quête de seins maternels ou de bras paternels et satisfait de quelques secousses. Elle vise à la fusion unitive à travers les corps communicants. Etant un art, elle exige une formation, une préparation, une compréhension active, une ferme exigence du meilleur et du plus beau. La sensualité sexuelle et l'habileté, les arts et réflexes du plaisir, s'apprennent, se développent et s'affinent. Chacun se doit de se qualifier, d'acquérir la maîtrise de ses possibilités, afin d'être maître de ses plaisirs. Par expérience, de préférence guidée, orientée. Sans peur de la nature et de soi. Tout analphabétisme sensuel et sexuel au-delà de 18 ans est malsain. Se connaître, c'est déjà aimer et savoir aimer. Et cultiver la meilleure part de beauté en soi et autour de soi.

La sympathie est une attirance émotionnelle immédiate entre deux êtres dissemblables. L'antipathie est aussi immédiate et provoque une méfiance, un malaise, une aversion souvent inexpliquée. La sympathie accorde, l'antipathie repousse. Ces états naturels, d'origine biologique, sont passagers ou bien continus, suivant les dispositions intimes de chacun. La sympathie est le premier pas nécessaire en amour. Le second est le désir d'une rencontre complète...

La rencontre : Des milliards d'hommes et de femmes peuvent mutuellement se satisfaire. Mais se rencontrent-ils ? S'aiment-ils ? Les couples nés du hasard de démangeaisons charnelles ou d'un instant de désarroi, l'un employant la ruse pour faire trébucher le plus naïf dans ses filets, ne tardent pas à se disloquer d'eux-mêmes, car ils sont rapidement confrontés à leurs limites et en prennent conscience. Une rencontre n'est pas un dialogue de sourds ou de parallèles qui ne se rejoignent jamais. Elle n'est pas une relation d'accaparement, un duel entre solitudes ennemies qui s'opposent pour s'imposer au lieu de s'aimer. Ni surtout une invasion de cordialités... Pour une rencontre (et non une expérience épisodique) à un haut niveau d'harmonie, il faut avoir l'exigence de ne pas rechercher un ventre mais une personne. C'est qu'il faut oser aimer.

Et pas n'importe quelle personne. Comment montrer son vrai visage à celui ou à celle qui ne serait pas capable de l'accueillir, de le reconnaître, de l'admirer, de confirmer ses talents, de l'exalter ? De la rigueur donc dans le choix. Il importe d'être sélectif et de choisir la personne qui répond le mieux à son appel. L'amour exige du caractère et de la maturité. Pour pouvoir accepter la responsabilité de sa propre sexualité et de celle de donner plaisir et bonheur. Pour pouvoir s'ajuster comme une de clé à sa serrure. Pour ne pas se gaspiller en futilités et surtout ne pas s'encombrer d'aventures inutiles. Il est nécessaire d'être digne l'un de l'autre, et fiers tous deux, et clairs, pour atteindre la pleine dimension de l'acte charnel.

De la rencontre donc à la reconnaissance, et à l'expérience de vie. Afin d'aboutir à un être ensemble authentique. Cœur ouvert et regard ouvert, sur la vie, sur les êtres. Jusqu'à l'intégrale de clarté, pour pouvoir aller jusqu'au centre. L'un est l'épreuve et l'appui de l'autre. C'est à partir du moment où l'un dit à l'autre « Tu es mon complément », que le couple fonde un nouvel univers. Après avoir intégré et effacé le passé de chacun.



« La seule union illégitime est celle de ceux qui ne s'aiment pas. »

Francis Picabia



L'amour est la force la plus puissante de la nature. L'amour est racine de vie. La sexualité est la force fondamentale dans tout être vivant. L'aliment universel. L'acte d'amour est l'enracinement et le dépliement communiel l'un avec/par/dans l'autre. L'enracinement et le dépliement en soi-même d'univers de plus en plus intenses. C'est s'ouvrir à sa densité. S'universaliser de plus en plus et émerger à plus de réalité. Par la différenciation du couple, atteindre l'indifférencié. Et s'y fondre. Et s'y fonder. Méditer les symboles suivants de l'attirance et de la fusion, sur la signification d'être un. (Figure 235)



Pour nous, ces symboles de l'attirance et de la fusion représentent le cheminement graduel vers la réunion des deux cercles individuels en leur centre commun. A tout moment, avant le 4, la rencontre peut dégénérer et mourir, la rencontre en 3 est épidermique. Au 4, l'intimité montre la circulation en 8 des énergies individuelles partagées. Mais c'est en 5 que les deux cercles se centrent et que leurs centres respectifs deviennent centre unique. Le 4 et le 5 sont liés indissolublement le temps de la fusion amoureuse, l'un définissant l'autre.

Pour bien aimer, il est nécessaire d'abord de s'aimer, c'est-à-dire de se rencontrer soi-même, de se pacifier, d'être présent à soi-même, d'affirmer - à ses propres yeux - sa cohérence intime. Et de s'estimer. Sinon que donner ? Qu'offrir à l'autre ? Et à quoi rime le plaisir sans bonheur ? Une bonne heure n'est pas le bonheur.

L'acte d'intelligence amoureuse, racine de vie, est l'acte le plus beau de la vie. Le plus simple. Le plus clair. Il intensifie le temps et l'espace charnels et les suspend, les transfigure en verticalité. L'avancée est verticale. Si des corps sont en croix horizontale, leur intensification unitive s'élève, verticale, en leur centre, toute présence à l'instant-éternité. L'amour-vie se renouvelle sans lasser parce que pure intensité. Le plaisir est jouissance de l'Être-Tout.

L'acte d'amour est participation active à l'être de l'autre. Chaque instant y est unique. Nouveau. Il s'ouvre sur la découverte de l'autre avec un respect infini. Sur l'exploration et la reconnaissance amoureuse solidaire des voies qui éveillent le plus de plaisir, le plus de bonheur. Le corps est un nœud inépuisable de bonheurs. Chacun ayant une individualité amoureuse particulière, un rythme de jouissance, d'ardeur et de calme unique...

L'amour se prouve par le désir du plaisir de l'autre, du bonheur de l'autre. Par la nécessité de jouir et de faire jouir. Le plaisir, le bonheur de l'un multiplie le plaisir, le bonheur de l'autre et l'exalte, en fait un meilleur amant - l'un exprimant l'autre. Et plus et mieux on donne, plus et mieux on reçoit. Qui donne est autant, sinon plus heureux que celui qui reçoit. L'un et l'autre, accordés dans le partage du bonheur, raffinent leur haut plaisir par/dans l'élévation au plein bonheur de la fusion unitive. Un rêve de Soleil et de couleurs infinies.

Faire l'amour passionnément, avec amour, avec le corps, le cœur et la tête, dans la joie et la lucidité. Ou ne pas le faire. Se concentrer sur le corps de l'autre, sur son regard, sur sa musique. Sans distraction. Se débarrasser des gestes accessoires. S'adapter au rythme commun en accord mélodique. Répondre en toute liberté. Monter jusqu'aux racines des hauts plaisirs. Assumer la fusion, l'intégrer entière. La jouissance dans l'amour est absolument nécessaire à l'équilibre psycho-somatique du couple. Jouissance entière des sens, du cœur, de l'intelligence.



S'éveiller à la jouissance, l'accélérer ou la retarder, repoussant le moment orgasmique, afin de faire coïncider l'instant orgasmique le plus crucial de la femme avec l'instant expulsif unique de l'homme. Atteindre ainsi la dimension cosmique de la jouissance coïtale. Le couple fait un, une seule chair, établissant un courant d'énergie unique. Par des pressions ou des relâchements rythmés, maîtriser et orienter son émotivité. L'intensité érotique de l'amour dans la lucidité remplace la fureur. Se concentrer, relaxés. Coordonner les respirations et les mouvements conjugués, mutuellement adaptés. La joie et le plaisir s'augmentent par la conscience qu'on en a. Sinon, la jouissance n'est qu'un soulagement dans la banalité. L'amour est le principal organe sexuel. Et c'est l'immobilité - la suspension - qui déroule l'étreinte la plus intense. La plénitude communielle, la joie, désirent l'éternité.

L'épicentre commun, là où s'unissent les sexes, là se situe le centre renouvelé de l'univers. De toute sa lucidité sensuelle, sentir, ressentir l'orgasme commun monter du plus profond de l'être, sentir l'arrivée, le paroxysme, les spasmes et le jaillissement, l'explosion de joie diluvienne. Au moment de l'approche culminante, se suspendre. S'immobiliser au point culminant - généralement fugace, défaillance subie dans l'agitation et suivie d'abattement. Fixer la volupté dans une transe immobile. Enstase unitive à l'apogée orgastique. Union sans fin. Fusion dans l’identité commune. Unique génération fulgurante, arrêtée dans le temps. Le bonheur est intense, absolu, lorsque la jouissance est simultanée. Par la jouissance coïtale simultanée s'accroît le pouvoir de connaissance unifiante et de fusion intégratrice physiologique et psychique. Le couple, homme et femme originels et ultimes, s'unifie, se réalise un. Il recommence la genèse de l'acte universel. Il est source de la germination universelle. Réalité totale. C'est pourquoi la science érotique est dite la science des sciences.

Mais l'amour plein, l'amour-vie, ne s'arrête pas là. C'est plutôt là, à partir de cet instant communiel unique, qu'il commence. Et s'épanouit chorégraphie existentielle. Lorsqu'on transmue le plaisir en harmonie, la satisfaction charnelle en bonheur. Dans l'apaisement. Là, le couple se lie élan, lieu et lien. Silence. Le silence concentre les énergies et les multiplie, avant, pendant et après le sceau d'union, la traversée. L'acte d'amour est un rite, un rituel, non un acte profane, lascif. La ritualisation de l'étreinte ouvre à la sacralisation de la vie et prouve l'intelligence du plein réel.

Se retirer avant l'orgasme cause une rupture d'harmonie. Sauf si l'homme a suffisamment d'habileté pour provoquer la jouissance de la femme juste avant de se retirer et de jouir lui-même. Mais... que devient donc l'union ? Eviter les plaisirs coïtaux rapides et déréglés. Trop risque de disperser et trop peu, d'atrophier. Ne s'unir que lorsqu'on est disposé, prêt. La plénitude sensuelle n'est atteinte que lorsque l'accord psychique est total. La pureté des sens, la lucidité et la fermeté de la volonté sont les préalables nécessaires à l'art, à l'amour. Et là où il y a une quelconque tension parasitaire, il n'y a pas et ne peut y avoir ni art ni amour.

D'autre part, et en rapport avec les exercices de visualisation que nous verrons au cahier suivant, si à l'instant du paroxysme conjugué, les amants s'accordent à désirer fortement un même objet les concernant exclusivement, et formulé d'avance avec précision, leur vœu sera inévitablement exaucé, étant donné l'intensité de la charge émotionnelle du moment.



L'être humain est androgyne, homme et femme. Chacun des deux sexes est polarisé différemment, c'est-à-dire que l'activité bio-énergétique d'organe ou d'ensemble est différentiellement centripète ou centrifuge. Ce qui établit une rigoureuse complémentarité entre les sexes. L'homme-type manie les concepts, à l'aise dans l'abstrait analytique, tout en appréciant le concret. Sa vision est intégratrice. Il l'exprime. Il s'intériorise dans le quotidien pour semer l'amour. Il aspire à l'unité, à l'absolu, à l'éternité. Il va des multiplicités des sources de plaisir à l'unicité. Sa jouissance est locale, axiale. La femme-type découvre et relie intuitivement. Elle est l'intuition globale, immédiate, sûre, conscience directe du monde. Elle ressent plus qu'elle ne distingue. Elle appartient à la durée vécue à l'espace fini. Sa sensation est intégratrice. La femme s'exprime elle-même. Par images. Elle s'extériorise dans le quotidien pour recevoir dans l'amour. Elle va de l'unicité à la multiplicité des sources de plaisir. Sa jouissance est globale.

Sur le plan somatique (sexuel), l'homme-type est de polarité à prédominance centrifuge, la femme-type de polarité à prédominance centripète. Sur le plan psychique (cérébral), c'est l'inverse. L'attirance des contraires s'organise suivant les polarités complémentaires. La réunion fusionnelle s'établit au niveau dynamique des plexus, unifiant les sexualités (l'espace charnel) et les cérébralités (l'espace psychique). L'instant de la réunion complète de ces polarités, simultanément sur les plans psycho-somatiques accordés, est l'instant le plus puissant de la vie. Il atteint son paroxysme au moment de la jouissance. La procréation est la concrétisation de l'énergie jaillissant de cette union. L'enfant de l'amour consacre le devenir de la vie.

Le couple homme-femme est nécessaire à la participation active au sens de l'universel amour et de l'universelle fécondité de la vie. Dans une relation homosexuelle, qu'elle soit intense ou bien juste une juxtaposition sexuelle ou un attelage ludique épisodique ou éphémère, la fusion n'est que cérébrale et la jouissance s'évide à vide, plein plaisir mais, restant stérile, sans conséquence biologique. Les couples se forment de l'heureuse complémentarité des tendances. Mais, à la limite, chacun se défait de sa particularité, chacun se découvrant le lieu de l'être, le lien. Homme absolu. Femme Pulsion de vie absolue. Chacun participant au sacré de la vie à travers l'autre, chacun étant un combustible pour recommencer la geste éternelle de la vie qui est orgasme continu.

« Nous, les fidèles d'amour. »



                                                                                                                                  



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